Par Franck Baptiste Paris
Rare série de quatre monumentales appliques en bronze finement ciselé à patines noire et dorée.
Modèle dit « aux enfants » représentant des puttis joufflus dont les torses se terminent en feuillages d’acanthes.
Au dessus de leurs têtes, deux bras tendus soulèvent un fleuron d’ou s’échappent un brandon central à décor d’écailles et quatre bouquets de lumières soulignés de rinceaux d’acanthes et de volutes à palmettes.
Le dessous des coupelles finement ciselé de fleurettes et de fleurs de lotus ; les bobèches à frises de palmettes.
Dorure au mercure à doubles patines amatie et brillante d’origine.
Très bel état de conservation, percées pour électrification.
Travail d’époque Empire attribuable à André-Antoine Ravrio à Paris vers 1810-1814.
Dimensions :
Hauteur : 49 cm ; Largeur : 30 cm ; Profondeur : 20 cm
Bibliographie :
Marie-France Dupuy-Baylet, L'Heure le Feu la Lumière, Les Bronzes du Mobilier national, ...
... 1800-1870, Dijon, 2010, pp. 72 and 73.
Anne Dion-Tenenbaum, Les Bronzes d'ameublement du Louvre, Dijon, 2004, p. 272, no. 135.
Jean Pierre Samoyault, Pendules et bronzes d’ameublement entrés sous le premier Empire, musée national du chateau de Fontainebleau
Hans Ottomeyer & Proschel, Vergoldete bronzen, tome I page 356
Modèles similaires dans les musées :
Musée du Louvre
Musée national du château de Fontainebleau
Musée du Chateau de Versailles (Trianon)
Une paire d’appliques signée Chiboust, avec variante dans le bouquet, est passée en vente publique, collection Hubert de Givenchy Christies Paris , 14 Septembre 2021, Lot 1 (35 000 euros).
André Antoine Ravrio (1759-1814) voit le jour à Paris, en 1759.
Il est un célèbre fabricant de bronze d’art reçu maître fondeur en 1777 à Paris.
Il s’installe à son compte en 1790 et dirige un établissement important sous l’Empire. Ravrio fournit des bronzes d’ameublement pour les palais impériaux et pour une clientèle prestigieuse dont le prince Murat ou encore Louis Bonaparte et Hortense de Beauharnais.
Doué d’un talent de plume, il compose de nombreux poèmes et est l’auteur de quelques vaudevilles. Il est membre de nombreuses sociétés littéraires et de bienfaisance. Il est le créateur d’un prix de 3 000 francs pour permettre la découverte d’un moyen préventif contre les dangers de l’emploi du mercure dans l’exercice de la profession de doreur sur métaux.
Antoine Ravrio décède à Paris en 1814. Il repose avec son fils adoptif au cimetière du Père Lachaise.
Notre avis :
Ce modèle de bras de lumières figurant un enfant ailé terminé en faisceau d’acanthes et soulevant le bouquet de lumières par ses bras tendus connu un vif succès et fit l’objet de nombreuses commandes par le garde meuble impérial.
De nombreux bronziers comme André Ravrio, Claude Galle ou Pierre Philippe Thomire vont livrer ce type de bras entre 1808 et 1813 avec des variantes aux niveaux des bouquets.
La première livraison est faite par Thomire-Duterme et Cie, une paire pour la chambre à coucher de l’empereur au palais de Fontainebleau et trois paires pour le grand salon de l’impératrice au rez de chaussé.
Mémoire du 18 Novembre 1809 « chambre à coucher …une paire de bras représentant un enfant terminé par des feuilles à ornements lequel tient dans ses mains au dessus de la tête, un fleuron d’ou sortent cinq branches avec feuilles et rinceaux d’ornements, tout ce qui compose les dits bras en bronze ciselé et doré au mat ainsi que les enfants ».
Le descriptif est identique pour les trois paires livrées pour le salon. (archives nationales cote O2 515)
L’année suivante en 1809 le garde meuble commande à Claude Galle une paire pour le petit salon de l’impératrice à Trianon, et quatre paires de plus petites dimensions à André Antoine Ravrio.
Les quatre appliques que nous présentons sont des exemplaires plus petits qui correspondent parfaitement aux appliques livrées par Ravrio que ce soit par la taille ou par les enroulements des bras qui ne sont plus aux cors de chasse mais avec des rinceaux d’acanthes.
Les descriptifs du garde meuble et le dessin de Ravrio conservé au musée des arts décoratifs de Paris (Album Maciet 93, dessin CD 3767) et publié page 356 du livre de Hans Ottomeyer & Proschel «Vergoldete Bronzen » nous permettent de lui attribuer nos quatre bras de lumières.
En raison du choix du couple impérial de placer ce modèle dans les pièces les plus importantes et les plus intimes de leurs palais, le succès sera tellement important que de nombreuses autres commandes impériales interviendront jusqu’en 1813.
A ces commandes officielles il convient de rajouter des commandes privées de premier plan de la part de l’élite impériale.
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