Sanglier - Pierre Blanc (1902-1986)

... quitte la France et s’installe à Lausanne, où il passera le reste de sa carrière. Dès son retour en Suisse, il revient à une sculpture plus classiquement figurative et obtient de nombreuses commandes publiques et privées.
Le « Sanglier » que je vous présente aujourd’hui à la vente, d’une forme compacte très « monumentale », est sans aucun doute influencé par L’Ours blanc de François Pompon (dont le succès des formes pleines et lisses, qui tranchaient avec la tradition de la sculpture animalière héritée du XIXe siècle, l’avait transformé en symbole de l’Art-Déco). Pierre Blanc supprime lui aussi les détails, adoucit les surfaces qu’il stylise, à l’instar de Pompon, par une certaine géométrisation des flancs de son sanglier. Bien que massif et d’une patine sombre, ce sanglier semble pourtant dépourvu de férocité, l’oeil est bienveillant et tranquille, ce qui le rend très attachant. La fonte à la cire perdue de Meroni-Radice, des fondeurs parisiens d’origine italienne (qui furent notamment les fondeurs de Charles Despiau et Lucien Guyot, parmi d’autres) et dont la fonderie, située à Vanves, ne fut active que de 1921 à 1935, permet de dater plus précisément notre sculpture. Celle-ci fut certainement conçue à la même période que le Pigeon boulant (1933) conservé au Musée cantonal des beaux-Art de Lausanne. Quelques années plus tard, Pierre Blanc réalisera un autre modèle de Sanglier en bronze, cette fois plus naturaliste et conventionnel, qui constitue la première commande publique que la Ville des Lausanne lui passa, en 1938, pour le Parc du Denantou.