Par Stéphane Renard Fine Art
Ce haut-relief présente de très fortes affinités avec le morceau de réception d’Etienne Le Hongre à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, conservé aujourd’hui dans l’église Notre-Dame à Versailles. Alors que la souplesse de la sculpture évoque les ateliers italiens fréquentés par Le Hongre avant son installation à Paris, l’utilisation du marbre (et non de la terre cuite, comme c’était généralement le cas pour les modelli) en fait une œuvre autonome, sans que l’on ait pu déterminer à ce jour s’il s’agit d’une œuvre de jeunesse d’Etienne Le Hongre ou d’une reprise, exécutée dans un format réduit, par un des élèves de l’Académie.
1. Etienne Le Hongre
Agréé à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture dès 1653, après un passage par l’atelier du sculpteur Jacques Sarazin (1592 – 1660), Etienne Le Hongre effectue ensuite un séjour de trois ans en Italie. Il est reçu à l’Académie en 1667 sur ...
... présentation d’un haut-relief en marbre représentant Sainte Marie-Madeleine, qui est conservé depuis 1815 dans l’église Notre-Dame de Versailles.
Devenu « sculpteur ordinaire des bâtiments du Roi » il participe à partir de 1660 à presque tous les chantiers décoratifs de Louis XIV (le Louvre, les Tuileries, Fontainebleau, le labyrinthe de Versailles …). La dernière décennie de sa carrière sera surtout consacrée à la réalisation de sculptures destinées aux jardins de Versailles, ainsi qu’à une statue équestre pour la Place Royale de Dijon, détruite pendant la Révolution.
2. Description de l’œuvre
Notre haut-relief reprend la représentation traditionnelle de Marie-Madeleine, identifiée comme la pêcheresse venue oindre les pieds de Jésus lors du repas chez Simon le Pharisien à Béthanie : dénudée, elle est représentée avec de longs cheveux dénoués derrière lesquels elle tente de cacher sa poitrine. Sur sa gauche est représenté son attribut le plus fréquent et le plus ancien, le vase à nard qui sera brisé pour oindre les pieds de Jésus.
Le morceau de réception à l’Académie Royale datant de 1667 a été conservé jusqu’en 1815 dans l’escalier de l’Académie au Louvre avant d’être utilisé, avec d’autres médaillons aux sujets religieux provenant également de l’Académie, pour orner les bas-côtés de l’église Notre-Dame de Versailles.
Nous n’avons pas trouvé de reproduction de bonne qualité de ce médaillon qui, placé assez haut sur un pilier mal éclairé, est difficile à photographier. La comparaison entre une photo que nous avons réalisée et celle de notre haut-relief est cependant très intéressante. Alors qu’il existe peut-être une légère disproportion dans notre haut-relief entre la taille de la tête et le reste du corps (disproportion qui est d’ailleurs en partie due à la prise photographique, réalisée sous un angle différent de celle du médaillon de Notre-Dame), il nous semble frappant de voir à quel point le haut-relief que nous présentons est plein de vie et de sensualité alors que le morceau de réception est beaucoup plus froid et académique. Le traitement des cheveux en particulier nous semble bien supérieur dans notre haut-relief, où ceux-ci enveloppent l’intégralité du personnage dans un flot ondoyant, alors que l’épaule gauche de la Sainte est dégagée dans celui de 1667.
Notre haut-relief est par ailleurs très proche d’une ébauche en terre cuite acquise il y a quelques années par le musée des Beaux-Arts de Lille qui représente Didon se donnant la Mort. Le traitement très souple des draperies nous semble particulièrement proche dans ce médaillon en terre cuite et dans celui que nous présentons.
Il n’était pas l’usage pour les sculpteurs de réaliser des modelli en marbre et il nous semble légitime d’affirmer que le haut-relief que nous présentons est une œuvre autonome, possédant des différences marquées avec le médaillon de 1667. Une hypothèse séduisante serait d’y voir une œuvre antérieure, réalisée par le jeune sculpteur pendant son séjour en Italie, sorte d’in nucleo de son morceau de réception qui aurait été réalisé une douzaine d’années plus tard.
En l’absence d’éléments d’archive permettant de valider cette hypothèse, il est probable qu’il s’agisse cependant d’une réalisation plus tardive, exécutée par un autre élève de l’Académie où cette œuvre était exposée, à la fin de XVIIème siècle ou au début du siècle suivant.
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