Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Atelier de Pieter Coecke Van Aelst,
Epoque XVIe siècle
Huile sur panneau de chêne chantourné
Dimensions : panneau: h. 87 cm, l. 56 cm
Encadrement d’origine en bois de chêne mouluré
Dimensions : h. 100 cm, l. 69 cm
Lumineuse et riche de coloris frais et acidulés, notre œuvre illustre la sainte Famille se reposant sur fond d’un paysage verdoyant.
La Vierge richement vêtue de multiple étoffes est assise au premier plan tenant l’enfant Jesus dans ses genoux. Joseph debout légèrement en retrait, la main posée sur l’épaule de Marie, regarde attentivement l’enfant.
Marie, la tête recouverte d’un turban drapé, les yeux pudiquement baissés, tient dans sa main droite, la pomme, symbole de la chute de l'homme. Jésus partiellement allongé, enlace le bras de sa mère, mais semble vouloir s’esquiver de son giron. Son regard évasif et pensif indique qu'il songe sans doute à son destin.
Le cadrage serré du premier plan nous invite dans l’intimité de ...
... la sainte famille. Tandis que le second plan s’ouvrant sur le panorama vallonné de la campagne flamande, aux villages fortifiés nous transporte dans le lointain.
Les arbres aux troncs tortueux et racines mises à nu animent l’espace et contribué à créer cette fuite vers la ligne de l’horizon.
L’œuvre que nous présentons est un panneau central d’un triptyque à l'origine accompagné des volets (disparus ou détachés) qui représentaient sans doute les donataires ou commanditaires de l’œuvre, à l’instar du triptyque du musée Catharijneconvent à Utrecht. Une autre variante très proche se trouve à L'église Saint-Sulpice-et-Saint-Dionysius à Diest (Belgique). Enfin une troisième version dans une collection privée est publiée p. 234 dans la monographie consacrée à Pieter Coeck Van Aelst par Georges Marlier (G. Marlier, La Renaissance Flamande. Pierre Coeck d'Alost, Brussels 1966)
Pieter Coecke van Aelst, ou Pieter Coeck d'Alost, né le 14 août 1502 à Alost et mort le 6 décembre 1550 à Bruxelles, est un peintre et architecte-scénographe flamand. Il fait son apprentissage à Bruxelles sous la direction de Bernard van Orley. Il accomplit un séjour en Italie entre 1521 et 1525, où il découvre les chefs-d'œuvre de l'Antiquité. À son retour d'Italie en 1527, il s'installe à Anvers, où il travaille chez Jan Van Dornicke, puis épouse sa fille, héritant de l'atelier de son beau-père à la mort de celui-ci. Ses ateliers jouiront d'une grande renommée : gravure, sculpture, scénographie pour le théâtre, peinture sur vitrail, dessins pour la tapisserie et la joaillerie, tous les arts plastiques y seront mis en œuvre. Hans Vredeman de Vries et bien d'autres collaboraient à la production. Coecke van Aelst forme également Pieter Brueghel l'Ancien, qui épousera sa fille.
En 1539, il entreprend d'éditer une traduction en langue néerlandaise de l'Architettura de Sebastiano Serlio. Charles Quint le nomme peintre de la cour peu avant sa mort..
Pieter Coecke se rattache à la guilde des romanistes et à l'école d'Anvers, qui associe au réalisme et à la précision des artistes des Flandres, le sens de la mise en scène d'un Léonard de Vinci, par exemple dans La Cène de 1531. Sa conception méthodique de l'art italien de la Renaissance en facilite la diffusion dans les Pays-Bas méridionaux. Quoiqu'il dirigeât un atelier très actif et rentable, il ne reste que très peu d'œuvres de sa main, car une partie d'entre elles disparaît sous les coups des iconoclastes calvinistes.
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