Par Galerie Gilles Linossier
Belle pendule dite « religieuse » en marqueterie Boulle ; laiton sur fond d'écaille de tortue rouge.
Richement ornementée de bronzes dorés, elle présente un cadran émaillé bleu formant chiffres romains et est finement ciselé en son centre de deux sphinge dos à dos, portant bijoux et plumes, la queue entrelacée, qui se regardent. A leur sommet, un masque souriant porte une couronne d'où s'échappe deux représentations volatiles.
Surplombant le cadran, un mascaron avec couronne et feuillage embrasse délicatement la forme du cartel. De part et d'autre du cadran des têtes féminines portant couronne et bijoux, à buste de console d'enroulement et se terminant par des feuillages, se présentent comme chutes
Sous le cadran, des volutes de feuillages épousent la courbe des minutes et présentent en leur centre, une tête posée sur un autel richement fleurit et encadré de rubans sur les côtés.
Dessous se porte à nos yeux une guirlande feuillagée surmontée ...
... d'une coquille, en bronze finement doré, ciselé et ajouré.
Le fronton est encadré sur chaque angle d'une urne d'où s'échappe un flambeau et sur chaque arrête de rinceaux épousant délicatement sa courbe. Il est surmonté d'une frise à décor de tores de rubans fleuri en leur milieu et dominé par deux petits vases couvert.
Les pieds en toupie, ciselés de feuillage, sont rehaussés par une ligne galbée en façade symbolisant de grandes fleurs dans les enroulements et une campane au centre (éléments décoratifs très présents dans les horloges Louis XIV)
Enfin, chaque côté de la pendule figure un mascaron de femme à la couronne fleurit surmontée d'une frise ciselée et ajourée.
La magnifique marqueterie en partie, illustre des motifs à thèmes floral et animalier. Il y figure en effet des oiseaux fantastiques que l'on peut rapprocher des pendeloques réalisées par Daniel Mignot au XVIe siècle. Les oiseaux y sont représentés le bec très longs, le corps d'escargot et de longues antennes tels qu'on peut les contempler dans les ornementations de Mignot.
Le mouvement est signé de Gilles Martinot à Paris
Très beau travail d'époque Louis XIV.
Restauration d'usage et d'entretien.
GILLES MARTINOT, MAITRE HORLOGER :
La famille Martinot fut l'une des plus grande famille d'Horloger à partir du XVIe siècle.
Ils sont mentionnés comme étant « la plus longue dynastie de l’histoire de l’horlogerie. Nous nous trouvons en face d’êtres d’une exceptionnelle longévité et d’une fécondité non moins exceptionnelle qui, durant près de deux siècles, ont tenu des emplois officiels » Dictionnaires des Horlogers, Tardy, p 438, Paris, 1971.
Durant le XVIIIe siècle, une partie de cette « dynastie » fut à la charge horloger du roi.
Les Gilles Martinot sont au nombre de deux. L'un (né en 1646, mort en 1670 et horloger du roi) est le fils de Denis Martinot (horloger des rois Henri IV et Louis XIII et fils ainé de Gilbert Martinot), l'autre, surement celui dont il est question ici (1658-1726), maitre horloger également, est le fils de Balthazar Martinot dit « l'Ainé » Horloger de la reine Anne d'Autriche puis du roi Louis XIV et du Conseil, considéré de son temps comme l'un des plus fameux horlogers de toute l'Europe. La charge d'Horloger du roi se transmettait singulièrement par parenté. Il est ainsi probable que Gilles Martinot fut à son tour Horloger du roi.
Ils sont reconnus pour leur pendule dont les caisses en marqueterie sur fond d'écaille de tortue furent souvent l'oeuvre d'André Charles Boulle (1642-1732)
Dimensions : H 58 cm x L 31,5 cm x P 14 cm
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