Par Galerie Philippe Guegan
Rare paire de lampes Carcel d'époque Empire en tôle laquée à décor de botehs rouges sur des fonds blancs et or.
En forme de colonnes soulignées de bases et de chapiteaux dorés et surmontées de globes en verre semés d'étoiles.
Travail attribuable à la manufacture de métaux et laque de la rue Martel
Paris vers 1810
Electrifiées
Le décor de cette paire de lampes s'inspire des motifs des précieux châles du Cachemire, en laine ornés de palmes nommées botehs, que l'on orthographie à l'époque Shall, et qui s'échangent à prix d'or à Paris et à Londres dans la première décennie du XIXe siècle.
Ces shalls furent introduits à Paris par les officiers français au retour de la campagne d’Égypte, où ils servaient de turban ou de ceinture. Dans ses souvenirs Constant, le valet de chambre de Napoléon, raconte que l'arrivée de l'ambassadeur ottoman Ali Efendi Morah Seyyid aux Tuileries en juin 1802 fit sensation, "parce qu'il apportait une grande quantité ...
... de cachemires au Premier Consul, qu'on était surs qu'ils seraient distribués et que chaque femme se flatterait d'être favorablement traitée."
Les châles longs de la province du Cachemire en Inde sont alors les plus prisés. Mesurant plus de trois mètres sur un mètre trente, ils sont tissés avec du duvet de chèvre du Tibet, qui leur donne une douceur incomparable. Le tissage du décor d'un seul châle nécessite le travail de deux ou trois hommes pendant plus de dix-huit mois, ce qui explique le cout très élevé de ces pièces de tissus, devenues l’accessoire d'une clientèle très privilégiée. L'Impératrice Joséphine les collectionna avec avidité et en posséda de si nombreux exemplaires, qu'on en dressa un inventaire par couleurs.
Le portrait de l'impératrice en robe et manteau de cachemire peint par Antoine Jean Gros en 1809, aujourd'hui conservé au musée Masséna de Nice, illustre l'engouement pour ces long shalls en laine blanche ornés de botehs rouges, dont les motifs se retrouve dans le décor de notre paire de lampes. Quoiqu'elle puisse nous paraitre relativement simple, cette robe portée par l'impératrice est un luxe ultime, qui est l'apanage d'une petite élite très fortunée.
L’engouement pour ces accessoires venus d'Orient, se traduit à la même époque dans les arts décoratifs. Le boudoir turc de l’Hôtel de Beauharnais à Paris, fait écho au boudoir Turc de Fontainebleau, créé à la fin du XVIIIe siècle pour la reine Marie Antoinette et investi sous l'Empire par l'impératrice Joséphine. Le rêve d'Orient, inspire encore au début du XIXe siècle des décors exotiques.
Ces lampes sont un témoignage de cette fascination pour ces précieux châles, et ce motif exotique est particulièrement rare dans cette production d'objets en tôle peinte du début du XIXe siècle
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