Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Portrait allégorique présumé de Marie-Thérèse de Bourbon, Princesse de Conti représentée en Venus bandant les yeux de l'Amour. La jeune femme est peinte de trois quarts et portraiturée assise et entourée d'amours. La princesse, au regard pensif et sensuel, porte ses cheveux bouclés relevés dont les longues mèches s'échappent à l'arrière et tombent sur ses épaules, elle est vêtue d'un ensemble composé d'étoffes légères et aériennes, orné d'un saphir monté et agrémenté de trois perles, laissant découverts sa gorge et ses épaules. Elle porte une bague ornée de saphir à l'auriculaire et une perle à l'oreille dissimulée dans les cheveux. Le putto ailé caché derrière son épaule, sourit, affichant un air léger et espiègle. Dans ses mains la princesse tient un voile qu'elle emploie pour bander les yeux de l'Amour qui s’appuyant sur ses genoux cache sa tête dans son giron. Une lumière venant éclairer délicatement le visage et la chaire blanche de ...
... notre princesse enveloppe tout le groupe et crée une atmosphère pleine de douceur et de sensualité. L'oeuvre qui a sans doute servi d'inspiration à notre peintre est le fameux tableau de Titien: "Venus bandant les yeux de l'Amour" ou "L'éducation de l'Amour", vers 1565, Galleria Borghese, Rome. Vénus est représentée bandant les yeux d’Amour, son fils, afin de le punir d'avoir tiré ses flèches au hasard. Dans notre tableau comme dans celui de Titien, le putto qui voit, s’appuyant contre l’épaule de Vénus, incarnerait l’Amour céleste élevant l’âme humaine, alors que celui aux yeux bandés renverrait à l’Amour terrestre. Ainsi l'Amour aux yeux ouverts est une allégorie de l'amour chaste ou amour conjugal tandis que celui aux yeux bandés représente la passion aveugle.
Toile ovale avec son cadre d'origine en bois doré et finement sculpté. Dimensions: h. 81 cm, l. 68 cm
Epoque XVIIe siècle, atelier de Pierre Mignard
Pierre Mignard
Peintre français (Troyes 1612-Paris 1695). Élève de Vouet, il travailla en Italie, à Rome surtout, de 1635 à 1657, avant de rejoindre Paris sur la demande de Louis XIV ; il exécuta alors plusieurs commandes, telle la coupole du Val-de-Grâce (1663). Portraitiste réputé, il sut flatter le modèle, mais aussi mêler l'expression à la grâce dans des tons clairs et frais, à l'opposé de la majesté de Le Brun. À la mort de son rival (1690), il lui succéda comme premier peintre du roi et directeur de la manufacture des Gobelins.
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