Par Galerie Nicolas Lenté
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Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Ecole Française du XVIIIème siècle
Atelier de Jean-Marc Nattier (Paris, 1685 - 1766)
Paris, autour de 1740
Huile sur toile: h. 79 cm, l. 63 cm
Cadre en bois doré et sculpté d'époque Louis XIV
Encadré: h. 105 cm, l. 89 cm
La jeune femme est représentée à mi-taille, assise, regardant le spectateur de face. Vêtue d’une robe de soie blanche, une élégante écharpe de satin bleu l’enveloppe dans un arrangement sophistiqué de drapés.
Le regard innocent, le visage plein de douceur aux contours floutés, caractéristiques de Nattier, nous renvoie un exemple même de fraicheur et jeunesse ravivé par ses joues légèrement rosies et animé par ses larges yeux bruns. Les cheveux poudrés sont relevés, exposant le gracieux et long cou du modèle. Ses carnations d’un blanc translucide sous le pinceau de l’artiste semblent illuminées d’un rayonnement intérieur.
Le paysage sylvestre au ciel d’un bleu vert contribue à soutenir cette gamme chromatique ...
... réduite, où les nuances de bleus s’accordent aux blancs argenté et nacrés formant une palette glaciale. Ce chromatisme distinctif de Nattier le distingue de ses portraitistes confrères.
L’agencement de l’écharpe flottante sur le devant du modèle est une des caractéristiques des œuvres de Nattier et de ses élèves. Cette exubérance de volume et de mouvement permet de créer un effet 3D autour de la personne portraiturée.
Œuvres en rapport :
- Par Jean Marc Nattier, 1754, Portrait de Mme de La porte, Art Gallery of New South Wales
- Par Jean Marc Nattier, Portrait de femme, Cleveland Museum of Art, Etats-Unis
- Par Jean Marc Nattier, 1742, Portrait de femme à l’écharpe bleu, Waddeson Manor, Royaume-Uni
Jean-Marc Nattier (Paris, 1685 - 1766)
Fils de portraitiste et élève de Rigaud, Nattier débute dans la carrière de peintre d'histoire sous l'influence de Charles Le Brun et sous la tutelle de son parrain, Jean Jouvenet. Lors d'un séjour en Hollande, il est pressenti pour travailler pour le tsar Pierre le Grand. En 1718, il est reçu à l'Académie. Son style est alors celui de la grande tradition française. Il utilise les ressources du cadre architectural et de l'expression grandiloquente des personnages ; son chromatisme est franc. Mais Nattier ne connaît pas le succès ; sa ruine au moment de la banqueroute de Law l'oblige à se tourner vers le genre plus lucratif du portrait. En 1728, il peint sur commande le maréchal de Saxe et connaît dès lors une certaine faveur. C'est, à plus de quarante ans, le début d'une nouvelle carrière qui s'affirme avec le Portrait de Mlle de Clermont prenant les eaux (1729). Par le choix du propos comme par les moyens picturaux, il instaure une nouvelle façon de présenter le portrait, dans lequel la haute société du milieu du XVIIIe siècle veut se reconnaître, qui a eu la faveur des grands amateurs du XIXe siècle. Élégance de la pose, fraîcheur et clarté du coloris, fantaisie du rendu des accessoires s'ajoutent à l'expression sereine et joyeuse des visages féminins. Des œuvres superficielles, mais agréables à l'œil. Le type du portrait mythologique est désormais adopté par les dames de l'aristocratie et Nattier connaît pendant une douzaine d'années le succès parisien. Plus tard, reçu à la cour, il devient le portraitiste de la famille royale. La fameuse série des portraits des filles de Louis XV participe d'un effort de recréation du portrait par l'intégration d'une image d'actualité au monde poétique de l'Olympe. Nattier rejoint ainsi les chemins de la peinture d'histoire, spéculative et synthétique : l'univers recréé dans les portraits (tel celui de Madame Henriette en Flore) rejoint les nobles données de l'allégorie.
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