Par Galerie Thierry Matranga
Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur panneau. École flamande du XVIIe siècle.
Ce ravissant portrait d’homme exprime pleinement la tradition du baroque anversois établie par Pierre Paul Rubens qui, enrichi de son long voyage en Italie, puise dans la Haute Renaissance vénitienne pour renouveler l’art du portrait. Cadré à hauteur de buste et tourné de trois-quarts face, cet homme jouit d’un bon statut social comme en témoigne son costume orné d’un col en dentelles. A l’instar de Rubens, le peintre confère un regard pénétrant à son modèle. Il en résulte une impression de vivacité complétée par de délicats jeux d’ombres dans les carnations rosées. L’abondante chevelure du personnage, peinte d’une touche libre réhaussée de fins traits lumineux, transmet une sensation de mouvement à l’ensemble. A la vue de ce portrait, l’on se remémorera ces quelques mots du poète Karel van Mander écrits en 1604 : « le visage, en tant que partie la plus sublime du corps humain, est riche ...
... en révélations et montre les vertus et forces des artistes, comme le prouvèrent de nombreux grands maîtres auparavant ».
Estimé à 1.400 œuvres autographes, le corpus gigantesque de Pierre Paul Rubens comprend environ 150 portraits. Son atelier fut l’un des plus prolifiques des Pays-Bas du Sud, formant toute une génération d’artistes dont le fameux portraitiste Anthony Van Dyck. Toutefois, la relative austérité de notre peinture correspond davantage à la manière de Rubens qu’au style empathique et élégant de Van Dyck. Rubens ayant eu le privilège de ne jamais déclarer ses apprentis auprès de la guilde de Saint-Luc d’Anvers, aucun document ne permet de savoir qui parmi ses suiveurs furent réellement ses élèves. Néanmoins, la lecture des biographes du XVIIe siècle, dont celle écrite par son neveu Philippe Rubens, nous renseigne sur les peintres ayant probablement bénéficié de son enseignement. Parmi les dizaines d’artistes qui auraient travaillé dans son atelier, on peut citer les portraitistes Pieter Claesz Soutman (c. 1580 – 1607) ou Pieter Thijs (1624 – 1677) dont le style, très rubénien, s’apparente à notre œuvre.
Notre saisissant portrait est présenté dans un cadre à guillochures en bois noirci de style.
Dimensions : 33 x 26 cm – 46 x 38 cm avec le cadre
Biographie : Pierre Paul Rubens (Siegen, 28 juin 1577 – Anvers, 30 mai 1640) est un peintre flamand et diplomate de renom, considéré comme l’artiste du Nord le plus complet et le plus influent de la période Baroque. Patricien anversois, il est nommé ambassadeur par les souverains des Pays-Bas du Sud. Il est alors envoyé dans toutes les cours d’Europe afin de portraiturer leurs dirigeants. Le colossal cycle qu’il peint pour Marie de Médicis dans les années 1620 témoigne de sa prodigieuse force de travail. L’organisation de son atelier et les fréquentes collaborations qu’il entretient avec d’autres grands artistes lui permettent alors de répondre à une forte demande. Son empreinte fut telle sur les générations d’artistes qui suivirent que l’adjectif « rubénien » est né pour qualifier ce mouvement de peintres qui, partout en Europe, peignirent selon sa manière.
Bibliographie :
- HAIRS, Marie-Louise, Dans le sillage de Rubens?: les peintres d’histoire anversois au XVIIe siècle, Liège, Université de Liège, 1977.
- Le siècle de Rubens, (cat. exp., Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, 15 oct. – 12 déc. 1965), 2e éd., 1965.
- VAN DER STIGHELEN, Katlijne, VLIEGHE, Hans, Corpus Rubenanium : Portraits, vol. XIX (3), Londres, Harvey Miller Publishers, 2021.
- VLIEGHE, Hans, Flemish Art and Architecture, 1585-1700, New Haven, Yale University Press, 1998, p. 98 – 104.
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