Par Antichità di Alina
Portrait de dame aux perles (possible représentation de Marie de Lorraine, Duchesse de Guise)
Date : Vers 1680
Technique : Huile sur toile montée sur carton
Cadre : Bois doré, XIXe siècle
Style et hypothèse d’attribution
Ce portrait présente des caractéristiques stylistiques proches de l’œuvre de Louis Ferdinand Elle le Jeune, l’un des portraitistes les plus influents de la cour française sous le règne de Louis XIV. Héritier de l’atelier de son père, il développe un style où la lumière modèle les formes avec subtilité, conférant aux carnations un éclat et une douceur tactiles. Dans sa production tardive, il adopte une exécution plus fluide et un modelé atmosphérique, où le sfumato crée des transitions imperceptibles entre ombres et lumières. Cette approche, visible dans le rendu du teint et des cheveux, rapproche ce portrait des œuvres réalisées dans les années 1680.
L’existence d’un portrait de Louis Joseph de Lorraine, neveu de ...
... Marie de Lorraine, peint par Elle, atteste d’un contact direct entre le peintre et la famille de Guise. Cette connexion rend plausible l’hypothèse selon laquelle l’artiste ait également réalisé ce portrait.
Reconnaissance et comparaison iconographique
L’hypothèse selon laquelle ce portrait représenterait Marie de Lorraine, Duchesse de Guise, repose sur plusieurs similitudes avec une gravure coévale. Le front dégagé et la coiffure en boucles volumineuses correspondent aux codes aristocratiques du XVIIe siècle. L’inclinaison de la tête confère à l’image une posture noble et mesurée, tandis que la douceur du modelé et les transitions lumineuses traduisent un idéal aristocratique où la mise en valeur du rang prime sur l’individualisation du sujet.
L’iconographie de l’époque suivait des conventions précises, où chaque détail vestimentaire et chaque posture étaient soigneusement choisis pour refléter le statut et la personnalité du modèle. Ce portrait s’inscrit dans cette tradition, tout en témoignant de l’évolution vers une représentation plus naturaliste et expressive.
Marie de Lorraine et ses liens avec Florence
Marie de Lorraine (1615–1688) fut une figure incontournable de l’aristocratie française du XVIIe siècle. Exilée à Florence entre 1631 et 1643, elle fut accueillie par les Médicis et s’intégra pleinement à la vie de cour. Ce séjour joua un rôle déterminant dans son parcours politique et culturel. Proche des cercles du pouvoir florentin, elle participa activement aux alliances dynastiques franco-italiennes et joua un rôle clé dans la négociation du mariage entre Cosme III de Médicis et Marguerite Louise d’Orléans en 1661, une union qui scella l’alliance entre les deux pays.
À son retour en France, elle transforma son Hôtel de Guise en un centre de rayonnement artistique. Mécène et passionnée de musique, elle encouragea la diffusion de la musique italienne en France et soutint des compositeurs comme Marc-Antoine Charpentier, jouant ainsi un rôle majeur dans l’essor culturel de son époque.
État de conservation
Le tableau a été récemment restauré, permettant de retrouver sa lisibilité originale grâce à l’élimination d’un vernis jauni qui altérait la perception des volumes. La cornice en bois doré du XIXe siècle, bien que postérieure, s’intègre harmonieusement à l’œuvre.
Observations
L’attribution à Elle le Jeune et l’identification du modèle restent des hypothèses. Toutefois, l’analyse stylistique et les liens historiques offrent une base solide pour envisager un lien entre ce portrait, l’artiste et la duchesse de Guise.
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