Par Galerie Gilles Linossier
Ce Portrait d'une dame réalisé par Nicolas de Largillière, artiste renommé du Grand Siècle (1656-1746), est une œuvre d’une remarquable élégance qui illustre parfaitement l’art du portrait français au tournant du XVIIIe siècle.
Cette huile sur toile, datée de 1714 d'après une inscription au dos, révèle tout le raffinement de l’époque par son traitement minutieux des textures et son sens du détail.
Largillière, grand maitre des portraits de la haute société, démontre ici sa maîtrise de la lumière et des nuances de couleurs.
Le visage de la dame, d’une douceur captivante, se distingue par un modelé délicat qui évoque une peau diaphane et une expression à la fois calme et noble.
Le rouge de ses lèvres nous fait porter une attention particulière au choix du contraste utilisé par Largillierre.
Celui ci oriente notre regard de la broche rouge liant les deux côtés du drapé sur la robe, à la délicate barrette au bijou dans ses cheveux en ...
... passant par ces lèvres d'un rouge étincelant.
Sa chevelure poudrée, ornée de bijoux subtils, reflète les codes de beauté comparables aux autres tableaux de Largillierre. Cette petite perle nacrée en goutte d'eau sur le côté droit de sa coiffe est une représentation habituelle de l'artiste. On y voit dedans toute sa maitrise pour sa capacité à distinguer en peinture, les différences de matières.
Bien qu'elle soit de la même couleur que la chevelure, cette perle définit parfaitement le nacre en opposition à sa chevelure incontestablement poudré.
En comparant ce portrait à ceux de ses contemporains, on constate que Largillière accorde plus d’attention à la vivacité des regards et à l’intimité psychologique des sujets, son travail des matières est aussi spectaculaire que la puissance de ses visages.
La richesse du drapé, typique de son style, constitue un autre point fort de cette œuvre.
Le peintre joue avec des étoffes somptueuses aux plis complexes, positionnées sur une robe bleutée au liseré rehaussé de broderies dorées et de dentelles finement ciselées. Par cette technique, il crée un contraste saisissant entre les reflets soyeux et les ombres profondes. La palette de couleurs, dominée par des teintes de rouge-orangé, de vert pâle et de blanc-doré nacré, confère à l’ensemble une harmonie visuelle qui sublime la composition.
Ce portrait, à la fois majestueux et intimiste, est une parfaite démonstration du talent de Nicolas de Largillière, dont l’habilité à capter la personnalité et le rang de ses sujets fait de lui un maître incontournable du portrait aristocratique européen.
Une œuvre où s’unissent grâce, splendeur et maîtrise technique, témoignant d’une époque où l’art du portrait atteignait son apogée.
On constate dans ses différents portraits tout le talent du travail des drapés dont il est reconnu ;
Ainsi autant dans son Portrait of the Comtesse de Montchal (1715-1793), vendu par Sotheby's de New-York en 2007 pour 138 420 euros
ou dans son Portrait d'une femme, à mi-corps vendu 529 200 euros chez Christie's en 2024,
On relate l'importance des ombres et des lumières dans le contraste des soieries, créant dans le châle autant que de la robe un sublime mouvement et une matière soyeuse, le tout empreint d'un vert-doré et d'un rouge contrastant la pâleur de la peau ; traits caractéristiques des tableaux de Largillierre dont le notre ne fait pas exception.
En arrière plan, presque imperceptible, on peut observer un autre point très typique des tableaux de ce grand maitre.
On y constate effectivement, dans notre peinture, un fond d'arbres aux teintes verts-marron se détachant d'un ciel bleuté, ou presque noir à l'oeil nu, que l'on retrouve dans nombre de ses compositions, comme le Portrait présumé de la Comtesse Elisabeth de Saint-Périer (1701-1777) vendu en 2021 par Sotheby's à Paris pour 50 400 euros.
Ou encore dans Portrait d'une dame de qualité à la draperie bleue, vendu par Piasa en 2002, à Paris, pour 55 000 euros.
Cette capacité à définir un fond si peu imperceptible mais qui permet de positionner le personnage dans l'espace est une particularité dont Largillierre est très empreint.
Que ce soit dans son Portrait d'une dame (1713) vendu 58 750 euros en 2004 à Paris par Christie's,
ou dans ses portraits aristocratiques comme dans le Portrait de femme à mi-corps, dit 'portrait de la comtesse de Courcelles' vendu pour 88 200 euros en 2022 par Christie's à Paris
et dans tous les autres, noble ou non, on constate de toute la délicatesse du visage et ce jeu de personnalité psychologique dont Largillierre donne à admirer.
Ainsi , ces deux portraits au visage doux et souriant, l'un aux teintes chaudes, l'autre aux teintes froides, montrent toute l'habilité de représentation psychologique dont fait preuve cet artiste.
D'autres portraits sont aux allures plus malicieuses,
C'est le cas dans son portrait de Brigitte Ansart wearing a blue dress, vendu en paire avec Joachim Delelée in a brown coat pour environ 77 000 euros en 1992 par Christie's de Londres.
Également dans
Le Portrait d'une femme en Uranie, de trois-quarts, près d'un globe céleste, estimée 60 000- 100 000 euros en 2024 par Christie's à Paris
Dimensions avec cadre : H : 101 cm x L 82,5 cm
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Portrait d'une Dame de qualité, de Nicolas de Largillierre » présenté par Galerie Gilles Linossier, antiquaire à Paris dans la catégorie Tableaux XVIIIe siècle Louis XV, Tableaux et dessins.
