Par Galerie Léage
DEMANDE D'INFORMATIONS
France, époque Louis XVI, dernier tiers du XVIIIe siècle
Bronze ciselé et doré
Marbre blanc
Le cadran est signé à Paris
Exemple similaire :
- Jacques-Thomas Bréant, L’Amour et la Fidélité, époque Louis XVI, envoyée en septembre 1807 au palais de Rambouillet, Paris, Mobilier national inv. (GML-5917)
Cette pendule borne présente une base en marbre blanc et est ornée de bronze ciselé et doré. Elle représente l’Amour et la Fidélité, avec leurs attributs.
À gauche se tient une jeune femme, couronnée de feuilles de vigne, vêtue d’une tunique à la grecque dont un pan retombe le long du boîtier. Penchée, elle retient de sa main droite l’Amour. Ce dernier, juché à droite sur une nuée de nuages, ornée d’un carquois, lui tend la main. De sa deuxième main, la jeune femme caresse le dos d’un petit épagneul, finement ciselé. Le boîtier circulaire, ceinturé d’une guirlande de roses, repose sur une base en marbre blanc, entourée d’une ...
... frise de feuilles de laurier, en bronze doré. Le tout repose sur une base en marbre blanc, légèrement en ressaut sur l’avant et soulignée d’un perlé, l’avant-corps agrémenté d’une large frise d’entrelacs en bronze doré, ornée de fleurs. Le socle se termine par quatre pieds toupie, repiqués, de bronze doré.
Le thème mythologique de l’amour
L’art du XVIIIe siècle fait un appel constant à la mythologie grecque et romaine, dont la compréhension est essentielle pour percevoir la dimension, toujours allusive et poétique, des œuvres de ce temps. Ici, le sculpteur a pris quelques libertés avec les récits sur l’histoire des Amours que nous ont légués Apollodore, Ovide et Hyginus, en introduisant, en plus de la figure de Cupidon, un petit épagneul, symbole de la Fidélité, pour équilibrer la composition et en compléter le sens. Il résulte de cette création une impression de noblesse et de perfection esthétique.
Tout au long du XVIIIe siècle, le thème de l’amour fut une source d’inspiration inépuisable pour les bronziers et les ornemanistes, il fut donc très présent dans les arts décoratifs. En effet, certains
sculpteurs réputés fournirent régulièrement des modèles aux bronziers qui furent ensuite intégrés à des objets d’arts. Au XVIIIe siècle, tout particulièrement durant la période du règne de Louis XVI, il existe un nombre important de pendules ornées d’une ou plusieurs figures de petits putti, la présence d’attributs, comme le carquois sur ce modèle, permettant de déceler l’idée maitresse de l’auteur du modèle. Il personnifie Cupidon, un carquois, attribut traditionnellement associé à Cupidon, fils de Vénus et de Mars (du latin cupido, « désir »), dans la mythologie romaine. Serviteur dévoué de sa mère, ce motif fait référence à la légende qui, selon la mythologie, voulait que quiconque touché par les flèches de Cupidon tombe amoureux.
Bibliographie
Ernest Dumonthier, Les Bronzes du Mobilier National. Pendule et Cartel, Paris, 1912.
Elke Niehuser, French Bronze Clock 1700-1830, London, Shiffer Publications, p. 210, n°308. Hans Ottomeyer, Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen - Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, München, Klinkhardt & Biermann, 1986.
Giacomo Wannenes, La più belle pendole francesi – Da Liuigi L.XIV all’Impero, Leonardo Éditions, 1991, p.90.