Par Galerie Léage
France, Époque Louis XVI
Bronze ciselé et doré
Marbre blanc de Carrare
Le cadran émaillé est signé – « MUSCET à Paris »
Exemples comparables dans les collections actuelles
Château de Pavlovsk, dans l’antichambre du « Grand Duc » ou secretary Room (inv n°1389 - IV)
Musée du Louvre (inv. N° OA 6625)
Collection de sa Majesté la Reine d’Angleterre
Exemples vraisemblablement identiques, collections du XVIIIème siècle
Une pendule similaire est passée en vente dans les collections du Comte de Merle le 1er mars 1784, p. 108, lot 217 « Une pendule, sonnant les heures et demies, par Baillon, accompagnée d’une figure de femme assise, bien drapée, tenant d’une main un miroir, de l’autre un serpent, et appuyée sur la pendule ; le tout placé sur socle à gorge, mascaron de femme, guirlande de lauriers et de carré à mufle de lion de bronze doré sur double socle en bois noirci orné de rosettes, moulures et à boules : hauteur 12 pouces ...
... 4 lignes »
Une pendule identique est également décrite dans l’inventaire après décès dressé en 1772 de Jean-Baptiste Baillon, Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Dauphine Marie-Antoinette
Cette pendule de bureau en bronze ciselé et doré représente l’allégorie de la Prudence sous la forme d’une femme vêtue à l’antique, étendue et appuyée à une borne cannelée soutenant le cadran. Elle tient dans la main droite un miroir dans lequel elle se regarde tandis qu’un serpent est enroulé autour de sa main gauche.
L’ensemble repose sur un socle encadré d’une bordure amatie ornée de deux rosaces. Une tête de femme entourée de guirlandes de feuillages décore son centre. Ce socle repose sur un contre-socle en marbre blanc orné de bronzes ciselés et dorés tels qu’une frise de poste feuillagée avec un coquille au centre et de petits pieds toupie.
Le cadran, émaillé blanc, à chiffres romains pour les heures et arabes pour les minutes, est signé « Muscet à Paris ».
Une allégorie de la Prudence
Ce modèle a été conçu par Antoine Foullet (vers 1710-1775), ébéniste et marchand parisien. Son dessin daté de 1763, figure dans le Livre de dessins de pendules, paru vers 1765 sous le titre « Pièce de bureau, petite prudence, Foulet, couleur 275 livres, dorure 187 livres, prix dorée 462 livres » conservé à la Bibliothèque Doucet et signé du fondeur Pierre Antoine Foullet, avec l’inscription « Pièce de Bureau petite prudence ».
Le thème de la Prudence est ici illustré selon la description de l’Iconologie de Cesare Ripa présentant une femme tenant un miroir et un serpent, attribut traditionnel de l’Intelligence. La présence du miroir remonte au Moyen Âge, et signifie la prévision de l’avenir et la connaissance de soi. Ce thème eut un grand succès au XVIIIe siècle auprès des horlogers pendant de nombreuses années. Cependant, il ne fut identifié que tardivement : Albert Jacquemart croyait en 1884 y voir une allégorie de la vérité. On a cru également y déceler une représentation de Cléopâtre en raison de la présence du miroir, symbole de la beauté et du serpent.
Un exemplaire de cette pendule est décrit lors de la vente du Comte de Merle le 1er mars 1784 lot 217 « Une pendule, sonnant les heures et demies, par Baillon, accompagnée d’une figure de femme assise, bien drapée, tenant d’une main un miroir, de l’autre un serpent, et appuyée sur la pendule ; le tout placé sur socle à gorge, mascaron de femme, guirlande de lauriers et de carré à mufle de lion de bronze doré sur double socle en bois noirci orné de rosettes, moulures et à boules : hauteur 12 pouces 4 lignes » ainsi que dans l’inventaire après décès de Jean-Baptiste Baillon, Valet de Chambre-Horloger Ordinaire de la Dauphine Marie-Antoinette, dressé en 1772.
Bibliographie
Alain de Gourcuff, Pavlosk, the collections, Paris, 1993 , p. 184
Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Âge au XXe siècle, Paris, Les Éditions de l’amateur, 1997
Elke Niehüser, French Bronze Clocks, Atglen, Schiffer Publishing Ltd, 1999
Hans Ottomeyer et Peter Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Munich, Klinkhardt & Biermann, 1986, p.162
Tardy, La pendule française dans le monde, Paris, Tardy, 1994 (7e édition revue et complétée)
Pierre Verlet, Les Bronzes dorés du XVIIIe siècle, Paris, Picard, 1999 (2e édition)
Livre de dessins de pendules, manuscrit conservé à la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie Jacques Doucet, Bibliothèque nationale de France, cote VI E 15 Rés, folio 34
Bon état général, usures d’usage à la dorure, léger éclat sur le cadran
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