Pendule Louis XVI “Autel de Vénus” Signée Jean-Gabriel Imbert (1735-1795)

... l’Ainé, Lepaute, Julien Leroy et Robert Robin.


La pendule de cheminée en bronze ciselé et doré est surmontée d’une scène représentant Vénus et Amor, oignant une colombe, tandis qu’un feu sacrificiel brûle sur un autel entre eux. Vénus est drapée dans un magnifique vêtement souple et fluide, avec de fins détails de broderie sur ses vêtements et les bijoux qu’elle porte. Elle se tient à côté du cadran de la pendule et tient dans sa main gauche un petit plat en forme de coquillage dans lequel elle verse de l’huile pour oindre une colombe. Vénus regarde avec tendresse l’Amor qui lui fait face, une main posée sur son sein, l’autre tendue vers la colombe. De l’autre côté, Amor est un putti qui présente la colombe à Vénus. Ces deux caractères entourent un cadran en émail blanc indiquant les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes. L’autel qui les sépare porte l’inscription “Autel à Venus” et derrière eux s’élève une très belle branche fleurie. Le caractère sculptural élaboré de cette scène et les matériaux nobles révèlent la haute qualité de cette pendule.


Le sujet principal de la pendule est soutenu par une base à deux niveaux. Au niveau supérieur, les angles sont marqués par de puissants pilastres cannelés encadrant un trophée d’Amour. Il est composé d’un couple de colombes se touchant le bec devant un carquois de flèches croisées et une torche enflammée encadrée de feuilles. De plus, il est mis en valeur par une fenêtre en verre à travers laquelle on peut voir le mouvement du pendule. Au niveau inférieur, on trouve un socle en bois d’ébène avec des évidements, orné sur le devant et les côtés d’un décor très élégant d’entrelacs géométriques ponctués de fleurs. Enfin, cette pendule repose sur quatre pieds.


Ce type de pendule à sujet figuratif était très apprécié sous Louis XVI pour la légèreté des thèmes abordés et la grande qualité des matériaux utilisés. Certaines variantes de ce modèle de pendule sont connues, comme celle avec une base en marbre blanc. Par rapport à certaines variantes, la pendule que nous présentons ici présente des détails plus finement ciselés, comme les bijoux sur les vêtements de Vénus.


Détails
Cette très rare pendule de cheminée d’époque Louis XVI est dans un excellent état de conservation avec une magnifique dorure au mercure d’origine. Le fond du mouvement est signé “Imbert Paris” et le cadran émaillé blanc est signé “Imbert L’ainé”. Il affiche des chiffres romains pour les heures et des chiffres arabes pour les minutes. En outre, le mouvement est doté d’aiguilles ajourées en bronze doré, d’une suspension en fil de fer et d’une roue de compte extérieure sonnant les heures et les demi-heures à l’aide d’une cloche. Enfin, le verso du cadran en émail est signé par le célèbre émailleur Elie Barbezat (voir photos).


La pendule a été révisée par un horloger professionnel et est en parfait état de marche. Elle est livrée complète avec pendule, cloche et clé.


Paris, vers 1775-1780.

Dimensions : 43 cm de haut, 30 cm de large et 12,5 cm de profondeur : 43 cm de haut, 30 cm de large et 12,5 cm de profondeur.



Jean-Gabriel Imbert “Imbert L’aîné” (1735 – 1795)
Jean-Gabriel Imbert “Imbert l’aîné” (1735 – 1795) est l’un des plus importants horlogers parisiens du dernier quart du XVIIIe siècle. Il est né à Devalon en Bourgogne en 1735 et est venu à Paris dans sa jeunesse pour terminer son apprentissage chez son beau-frère Jean-Charles Olin. Exerçant d’abord comme indépendant, il devient maître en 1776 et ouvre son propre atelier. Gagnant rapidement en notoriété, il est élu député de sa guilde en 1780. Imbert signait ses horloges “Imbert l’aîné”.


En 1767, Jean-Gabriel Imbert est installé au Carrefour de la Roquette, en 1781 dans la rue Planche-Mibray, trois ans plus tard dans la rue des Arcis et à sa mort en juin 1795 dans la rue de Monceau.


Imbert était l’un des meilleurs horlogers et marchands d’horloges, et ne se contentait que de la meilleure qualité. Ainsi, il ne fait appel qu’aux meilleurs fournisseurs dont Richard et Gaspard Monginot qui fabriquent ses ressorts tandis que ses cadrans sont généralement réalisés par Georges-Adrien Merlet, Elie Barbezat ou Bezelle. Il se procure des boîtiers de pendules auprès de plusieurs bronziers parisiens, notamment Robert et Jean-Baptiste Osmond, Nicolas Bonnet, Michel Poisson, François Vion, Jean Goyer, René-François Morlay et Léonard Mary, et ces boîtiers sont dorés par Le Cat et H. Martin.


Au cours du XVIIIe siècle, ses pendules ont été acquises par les connaisseurs les plus influents, tels que le marquis de Brunoy, le duc des Deux-Ponts, le vicomte de Rochechouart et l’épouse du richissime fermier général Jean-Maurice de Faventines.

Littérature
- Collection du Musée d’art de l’Université du Michigan (UMMA), inv.nr. 2001/2.82.
- Sotheby’s New York, 11 octobre 2012, où une pendule de ce modèle avec une base en marbre a été vendue aux enchères.