Par Galerie Wanecq
Mobilier et objets d'art français fin XVIIe au début du XIXe siècle
Décor panoramique de papier peint à la main en polychromie
Matérialité
30 lés, papier rabouté (raboutures 37 cm)
Hauteur d’un lé 224 cm
Largeur d’un lé 50 cm
Développant un linéaire de 15 mètres,
Chaque lé est numéroté en pied de gauche à droite.
Papier brossé bleu, du ton du ciel, peint à la gouache, le côté à gauche à bord vif, le côté à droite avec marge de 2,5 cm
Sur le lé 30, inscription au dos Waterloo – 30 lés coloriés.
Ce décor est donc complet ; pourtant le lé 30 ne se raccorde par «en boucle» au lé 1, comme ce peut être le cas sur les panoramiques imprimés à la planche.
Etat neuf, jamais posé, donc les coloris dans tout leur fraîcheur,
Sur les 5 derniers lés, le côté gauche légèrement défraichi sur 2 cm, suite à des manipulations.
L’Iconographie
L’iconographie de ce décor illustre trois scènes de l’épopée napoléonienne, chacune issue d’un tableau peint après la chute de l’Empire, ...
... plutôt sous le règne de Louis Philippe, ou tout au moins après le décès de Napoléon en 1821 quand les Bourbon ont été plus tolérants à ce sujet. Cette maturation de la légende de l’Empereur, d’abord auprès des anciens de la Grande armée, puis dans l’opinion publique, sera bénéfique à l’avènement du Second Empire.
Comme toujours, l’atelier qui a peint ce panoramique a eu connaissance de ces tableaux par les estampes de reproduction qui étaient très diffusées dans les fabriques d’articles pouvant recevoir un décor historié. La date du « dépôt légal » de ces gravures au Cabinet des Estampes serait le repère incontournable pour dater «notre» panoramique ; par ailleurs l’usage du papier rabouté au lieu du papier continu qu’on ne fabriquait pas encore, incite à ne pas dater ce panoramique trop tardivement dans le XIXe siècle, sans doute vers 1840..
Le transfert de l’estampe au décor peint sur papier n’est pas d’une fidélité totale. Chaque fois la scène, limitée sur l’estampe, est complétée latéralement sur le panoramique avec d’autres personnages inventés et l’éclairage des trois scènes vient toujours de la gauche. Si la composition des scènes, les silhouettes et les attitudes des personnages sont bien repris des gravures, la peinture sur le panoramique, vite brossée, est d’une facture plus naïve et s’apparente aux images d’Epinal, contemporaines de ce décor.
Pour séparer graphiquement les trois scènes, l’artiste a placé deux architectures élevées aux lés 1 à 3 et aux lés 22-23, ainsi qu’un monticule arboré aux lés 12 à 14, avec des premiers plans toujours habités de personnages.
Par ailleurs, pour garnir le ciel nuageux et les lointains montagneux de la partie supérieur du décor, l’artiste à rajouté une dizaine d’arbres aux frondaisons printanières en évitant des troncs rectilignes.
Provenance
Ancien fonds d’un architecte du XIXe siècle qui avait réuni un certain nombre de décors panoramiques auprès de manufactures pour les placer sur des chantiers à venir. Ce fonds conservé dans sa descendance, a été retrouvé par hasard dans la Nord de la France vers les années 1960.
Remerciements
Pour l’aide apportée à la constitution de ce dossier :
Monsieur Xavier Petitcol expert
Bernard Chevalier, Conservateur général du Patrimoine honoraire,
ancien directeur des Musées de Malmaison et Bois-Préau.