Par Franck Baptiste Paris
Rarissime table de salon galbée toutes faces en marqueterie florale.
Elle repose sur quatre pieds cambrés reliés par une tablette d’entretoises.
Le dessus, les traverses, et la tablette arborent des réserves en bois de rose ornées de fleurs au naturel en marqueterie de bois teintés et gravés sur un fond de bois de violette.
Elle ouvre par deux tiroirs en ceinture, dont un qui est garni d’un cuir et fait office d’écritoire.
Il découvre un casier garni de soie bleue et un petit tiroir latéral qui renferme le nécessaire à écrire en métal argenté. (encrier, casier à sable et casier à éponge).
Le dessus à cabaret sur trois faces, ouvre par un abattant qui dévoile un ingénieux système composé de deux flambeaux en acier, qui sont amovibles et multidirectionnels , et d’un écran à crémaillère réglable en hauteur.
Très bel état de conservation, fond en chêne, petites restauration d’usage à la marqueterie.
Estampille « J. Shmitz »* et ...
... poinçon de Jurande « JME ».
Paris, époque Louis XV, vers 1750.
La deuxième table, réalisée au modèle au tout début du XIXème siècle.
Dimensions :
Hauteur : 71.5cm ; largeur : 49 cm ; profondeur : 36 cm
Notre avis :
La table de salon que nous présentons permettait d’écrire la nuit au plus près du foyer grâce à son écran et à ses flambeaux amovibles.
Ce type de petit meuble « volant » reflète parfaitement l’art de vivre au siècle des lumières et l’ingéniosité des ébénistes parisiens.
Plusieurs corporations (ébénistes, gainiers, ferronniers) étaient nécessaires pour réaliser un tel meuble, qui ne peut s’entendre sans la participation de marchands merciers.
Notre table est accompagnée de sa fidèle réplique réalisée au début du XIXème siècle. Seul un œil averti permet de déceler une fabrication légèrement plus tardive, qui reste un très beau travail d’ébénisterie (plaquage épais scié manuellement, crémaillère rivetée, soie ancienne…).
Ce type de mobilier d’époque avec sa paire du XIXème est caractéristique de l’ameublement des grands châteaux.
*Joseph Schmitz est un ébéniste reçu maître à Paris le 18 juin 1761. Il demeurait rue de Charonne, d'où il disparut avant 1782. Sa marque se rencontre assez fréquemment sur des meubles Louis XV en bois de placage, tels que des tables de dame et des commodes.
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