Par Franck Baptiste Paris
Belle paire de flambeaux en bronze finement ciselé et doré au mercure.
La base à frise de dardes et palmettes sur fond sablé, soutient un fût cylindrique lisse à
trois paires de pieds et trois têtes de cariatides à l’Antique qui supportent la bobèche en forme de vase à frise de palmettes.
Belle dorure d’origine à double patine amatie et brillante.
Les bases portent la marque « SC » sous couronne du palais de Saint Cloud,
ainsi que les numéros d’inventaire apposés par le garde-meuble en 1824 (276), 1828 (1491), 1833 (1103), et 1843 (3651), tandis que le numéro V 8870 renvoie probablement à un inventaire du château de Versailles de la fin du 19 ème siècle.
Travail de la fin du Consulat par Claude Galle à Paris.
Dimensions :
Hauteur : 27 cm ; diamètre : 13 cm.
- Le dessin aquarellé d’un flambeau presque identique est conservé au
musée des Arts Décoratifs (CD3855).
- Une paire de flambeaux à trois têtes est décrite chez ...
... Claude Galle en
août 1799.
- Une paire de flambeaux similaire (n°inv. F1156) exposée au palais de
Fontainebleau fut livrée le 28 brumaire an 13 (19 novembre 1804) par
Claude Galle. Ils sont publiés dans le livre « Pendules et bronzes
d’ameublement entrés sous le Premier Empire » par Jean-Pierre
Samoyault.
Notre avis :
Notre paire de flambeaux à l’Antique est une création de Claude Galle datant de la toute fin du 18 ème siècle et fait probablement partie de ses toutes premières livraisons effectuées pour le premier consul Bonaparte au palais de Saint Cloud au début du 19 ème siècle.
L’inventaire de 1818 (Cote AJ/296) les décrit parfaitement sous le numéro 860 avec une série de huit flambeaux « à tige unie, à pieds et têtes de cariatides » présents dans les appartements du Duc d’Angoulême.
Cet inventaire nous apprend que le palais comportait quatre paires aux cariatides et quatre paires aux hiboux.
Les numéros des inventaires de 1824, 1828 et 1833 nous renvoient vers des flambeaux aux hiboux présents respectivement dans les petits appartements du roi Charles X puis de le princesse Clémentine, ce qui est une erreur de retranscription comme souvent dans le journal du garde meuble lorsqu’il s’agit de séries.
Cette hypothèse est renforcée par le fait que ces inventaires font désormais mentions de cinq paires aux hiboux et de seulement trois paires aux cariatides, la notre étant manifestement mal décrite.
L’inventaire de 1843 (AJ/328) comporte aussi une erreur avec le numéro 3651 qui correspond bien à une paire de flambeaux proches mais légèrement différente, le bon numéro qui décrit nos flambeaux dans les appartements du Duc de Nemours et qui aurait du être frappé sur nos bases est le N° 3817 ou ils sont décrit parfaitement : « Deux flambeaux, pieds ronds à feuillage, tige gaine unie, têtes et pieds de femmes, bobèche à vase, Hauteur 26 cm ».
Outre le descriptif, la mention du numéro 1103 sous le descriptif confirme indéniablement qu’il s’agit de nos exemplaires.
Ces erreurs sont un bel exemple de la tâche fastidieuse d’un tel registre qui regroupe plus de vingt milles objets et qui se veut avant tout un livre de compte.
La marque V8870 renvoie probablement vers un inventaire du chateau de Versailles ou nos flambeaux vont terminer leurs courses après l’incendie de St Cloud en 1870.
La grande qualité de ciselure et de dorure de nos flambeaux, leur présence à St Cloud , là ou l’empire à été proclamé
le 18 mai 1804 depuis la galerie de Diane, puis leur illustres propriétaires comme le Duc d’Angoulème, le roi Charles X , la princesse Clémentine ou encore le Duc de Nemours en font un émouvant témoignage de l’ameublement des palais disparus de Napoléon.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Paire de flambeaux provenant de St Cloud, vers 1800-1805 » présenté par Franck Baptiste Paris, antiquaire à Paris dans la catégorie Bougeoirs et Chandeliers Empire, Luminaires.