Par Franck Baptiste Paris
Rare paire de flambeaux en marbre, bronze finement ciselé et doré au mercure et fleurettes en porcelaine de Vincennes.
Les bases en marbre rouge royal du Languedoc sont délicatement sculptées et imitent des tertres rocailleux sur lesquels sont positionnés un couple de chinois en habits traditionnels.
L’homme qui est visiblement un mandarin est vêtu d’un qipao et présente un crane rasé, de longues moustaches et des lobes d’oreilles étirés.
La femme aux cheveux tirés est coiffée d’un chignon , elle porte une belle robe aux manches bouffantes dont le col est bordé de fourrure.
Chaque personnage est assis sous un bras de lumières simulant un arbre.
Ce dernier est constitué d’un tronc agrémenté de branchages, de feuilles en bronze doré et de fleurettes polychromes en porcelaine de Vincennes.
Le sommet est terminé par une coupelle imitant une corolle et par une bobèche simulant un bourgeon d’acanthe.
Trés bel état de conservation.
Travail ...
... parisien d’époque Louis XV vers 1750-1760.
Dimensions :
Hauteur : 23 cm ; Profondeur : 10 cm , Largeur : 13 cm
Notre avis :
La rare paire de flambeaux que nous présentons sort tout droit de l’imaginaire du peintre François Boucher (1703-1770) .
Ce dernier réalise ce nombreux dessins pour la manufacture de tapisserie de Beauvais qui projette la création d’une grande tenture chinoise dans les années 1745.
Dans son orient fantasmé, Boucher positionne ses personnages sous des ombrelles, il rajoute aux hommes qu’il représente avec le crane rasé, les lobes d’oreilles de Bouddha ou de grandes moustaches, tandis que les femmes sont vêtues de manteaux en fourrure mais conservent toujours des coiffures bien européennes.
Ces dessins connaitront un grand succès et leurs gravures par Gabriel Huquier seront massivement diffusées.
Cette production reflète le goût d’un marchand mercier qui a probablement donné des gravures à son bronzier, avant de lui fournir des précieuses marchandises comme le marbre ou les fleurs en porcelaine pour l’assemblage de notre paire de flambeaux.
Cette production suit l’attrait pour la Chine qui touche la France dés le début du 18ème siècle.
Nos flambeaux étaient probablement destinés à trôner sur un meuble en laque orientale ou en vernis martin dans le salon chinois d’un important membre de la noblesse.
Ces bougeoirs dit « aux magots » sont de la plus grande rareté dans les inventaires des marchands merciers.
Plusieurs variantes sont connues avec des personnages assis ou en action, avec des socles en bronze ou en marbre…
Notre paire dont les bases sont en marbre rouge finement sculptées et dont les fleurs sont de grandes qualités constituent la version de luxe du modèle.
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