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Paire de fauteuils à châssis par Jean Gourdin, Paris vers 1750
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Réf : 95975
VENDU
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
Jean Gourdin
Provenance :
France-Paris
Materiaux :
Bois de hêtre
Dimensions :
l. 69 cm X H. 98 cm X P. 70 cm
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Franck Baptiste Paris
Franck Baptiste Paris

Mobilier et objets d'art du 16e au 19e siècle


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Paire de fauteuils à châssis par Jean Gourdin, Paris vers 1750

Rare paire de larges et opulents fauteuils à châssis interchangeables en bois de hêtre finement sculpté.
Les dossiers, de forme violonnée, arborent de larges traverses profondément moulurées ; ils sont agrémentés de fleurettes sur les épaulements et coiffés d’une acanthe asymétrique au sommet.
Les accoudoirs « en coup de fouet » sont eux aussi ornés d’acanthes.
L’assise présente des traverses basses en accolades de volutes sur les cotés, et une traverse chantournée en façade, centrée d’une acanthe asymétrique qui fait écho à celle du dossier.
Les sièges reposent sur quatre pieds cambrés, les pieds avants sont ornés de coquilles décreusées.

Parfait état de conservation, sans greffes ni piqûres, garniture traditionnelle en crin naturel, recouvert d’un luxueux velours de Gênes.
Les deux estampillés « Père Gourdin » pour Jean Gourdin menuisier reçu maitre à Paris en 1737.
?Travail Parisien d’époque Louis XV vers ...

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... 1750.

Provenance : Famille de la Rochefoucauld au château de Verteuil. (Charente)

Dimensions : Hauteur : 98 cm ; Largeur: 69 cm ; Profondeur : 70 cm

* La garniture à châssis est trés rare et réservée aux plus beaux sièges.

Contrairement aux autres sièges ou les sangles sont cloués directement sur les traverses, les modèles à châssis présentent des cadres amovibles qui reçoivent les sangles, le rembourrage et l’étoffe qui est clouée dessus.
Ces cadres interchangeables peuvent être noué par dès lacés (région Lyonnaise), maintenu par des pâtes de fixation en fer, ou vissé, comme sur notre modèle.
Cette pratique réservée aux plus grosses commandes de la noblesse avait deux buts :

La préservation des fûts:
Cela permettait de ne pas clouer la garniture directement sur le fauteuil, ce qui évitait de l’endommager.
Rappelons qu’au 18 ème siècle ce type de fauteuil s’accordait aux boiseries et n’était pas simplement vu comme une pièce utilitaire mais comme une partie trés onéreuse du décor.

Enfin ce type de garniture permettait aux châtelains de changer facilement de tissu en fonction des saisons, les tapisseries aux points ou les velours pour l’hiver et l’automne et les soieries ou des cotonnades plus légères pour l’été.
Les châssis déposés étaient alors conservés bien emballés dans des toiles de jutes dans les greniers jusqu’a la saison suivante.
De tels colis se retrouvent encore de nos jours dans les greniers de châteaux.

Jean Gourdin (dit père Gourdin) est un éminent menuisier actif à Paris entre 1737 et 1763.
Etabli dans la rue de Clery à l’enseigne de « Saint Jacques » il produit des sièges de très grandes qualités, aux lignes opulentes et au décor sculpté abondant et très fin.
Cette classe incontestable se retrouvera dans la production de ses deux fils Jean-Baptiste et Michel .
La légende dit qu’il a choisit la mention « Père » de son fer à estampiller, pour différencier son excellente production de celle de ses fils, jugée plus faible.
Il est beaucoup plus probable que cette mention fût apposée uniquement pour différencier les trois marques familiales lors de l’accession de son fils Jean baptiste à la maitrise en 1748.
Cette date et la fin d’activité de Jean Gourdin en 1763 nous donne une fenêtre assez précise sur la période d’utilisation de cette marque et donc sur l’époque de fabrication de nos sièges.

Notre avis :

La grande qualité de notre paire de siège saute aux yeux dés le premier regard, à commencer par l’opulence de l’assise.
Le dessin de nos sièges est particulièrement réussi, fluidité, pureté et nervosité se mêlent sur l’ensemble des parties du siège et l’oeil ne peut pas déceler la moindre erreur ni la moindre raideur.
Ensuite vient le temps des détails et de l’analyse qui permettent de comprendre les clés d’un tel succès : à la perfection du dessin s’ajoutent des traverses plus larges et plus épaisses, taillées dans un bois de hêtre choisi, aux grains trés serrés et à la couleur parfaite, des moulures plus profondes et enfin une sculpture trés nerveuse et en fort relief, qui dénote un travail à main levé, avec des gestes francs et sans hésitation, que seul un grand sculpteur est capable d’accomplir.
S’il est trés important de parler de la garniture à châssis, qui est réservé aux plus beaux sièges, il ne faut pas oublier de mentionner la provenance exceptionnelle de nos sièges .
En effet ces derniers proviennent du château de Verteuil en Charente.
Cette importante demeure, classée aux monuments historique, était la propriété de la famille de la Rochefoucauld depuis plus de mille ans.
Après la mort de François VIII de La Rochefoucauld en 1728, l’inventaire du château nous apprend que le mobilier était fort usé et vieillot ; l’ensemble des décors et de l’ameublement sera remis au goût du jour dans les années 1740-1750 par son fils Alexandre 1er (1690-1762).
Petit fils du marquis de Louvois du coté de sa mère , il hérite des titres de son père à la mort de ce dernier. (Duc de la Rochefoucauld, Duc de la Roche-Guyon, Prince de Marsillac, Pair de France…)
Nommé grand mâitre de la garde robe du roi, il devient trés vite un proche du jeune Louis XV et loge à Versailles .
Mais son hostilité envers la Duchesse de Chateauroux (Marie-Anne de Mailly-Nesle) qui devient la favorite du roi le fera tomber en disgrâce.
A partir de 1744 il se retire dans ses terres charentaises, s’adonne aux sciences et à la littérature et n’aura de cesse d’embellir et d’améliorer l’ensemble de ses domaines, avec l’aide des plus éminents artisans de la capitale.
Le quatuor magique « Beauté-Rareté-Etat-Provenance » permettra à notre paire de sièges, après plus de trois siècles passés dans le château, d’intégrer les plus prestigieuses collections.

Franck Baptiste Paris

Fauteuil & Bergère Louis XV

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