Par Galerie Léage
France, période Transition Louis XV – Louis XVI, deuxième moitié du XVIIIe siècle
Attribuée à Philippe Caffieri (1714-1774)
Bronze ciselé et doré
Exemples identiques :
- Philippe Caffrieri (1714-1774), chenets, livrés au prince de Condé pour sa chambre au Palais Bourbon, le 19 novembre 1771, pour la somme de 410 livres
- Philippe Caffieri (1714-1774), Paire de chenets aux enfants, vers 1770, Stockholm, Palais royal, collections royales suédoises (HGK 97)
En bronze ciselé et doré, cette paire de chenets représente chacun un enfant, assis légèrement sur le côté, une jambe repliée, entouré d’un gracieux drapé. Il est assis sur un contre socle posé sur une base ajourée présentant des motifs de guirlandes, de cannelures et de volutes.
Philippe Caffieri (1714-1774)
Appartenant à l’une des plus grandes familles de bronziers des XVIIe et XVIIIe siècles, Philippe Caffieri est le fils de Jacques Caffieri (1678-1755) qui détenait le titre de ...
... sculpteur et ciseleur ordinaire du Roi. On l’appelle l’ainé, afin de le distinguer de son cadet, Jean-Jacques, le sculpteur, célèbre pour ses bustes.
Étudiant d’abord avec son père, il a également fréquenté l’école de dessin de l’Académie de Saint-Luc. En 1743, ses parents réussirent à lui faire transmettre le privilège accordé jusqu’à présent à sa mère, à savoir le titre de « marchand doreur graveur damasquineur suivant la Cour » pour « faciliter son établissement ». En 1747, son père et lui s’associent. Il devint maître-sculpteur en 1754, est nommé membre de l’Académie de Saint-Luc où il allait plus tard devenir juré. Son père meurt en décembre 1755, et il devient propriétaire de l’atelier de la rue Princesse, reprenant le stock de modèles de l’entreprise familiale en versant à ce titre des indemnités à son frère. Un mois plus tard, le 16 janvier 1756, il est agréé maître-fondeur en terre et sable sans avoir eu à produire un chef-d’œuvre, simplement parce que son père avait été maître-fondeur. Philippe Caffieri semble avoir été très tôt un tenant résolu de la mode antiquisante. On note tout au plus dans ses compositions de vagues réminiscences de l’ancien genre, mouvements en console, pendules à animaux et à cadrans, que surmonte un singe ou un jeune sauvage, comme chez Saint-Germain, palmettes ou godrons portant souvenir du rocaille ou du plissé, mais peu de fleurs et un certain dédain pour la légèreté.
Par son style et sa production, dont une partie est signée et datée entre 1756 et 1771, il occupe dans le goût nouveau une place analogue à celle de son père au temps du rocaille. Il travaille non seulement pour le Garde-Meuble, mais aussi pour les Bâtiments du Roi. Il a dans sa clientèle le marquis de Marigny, Madame de Pompadour, Pierre Louis Paul Randon de Boisset, François Boucher, le prince de Condé, le roi de Pologne, sans parler de plusieurs chapitres de cathédrales, qui lui commandent des ouvrages importants de bronzes dorés.
Bibliographie
Hans Ottomeyer, Petter Pröschel, Vergoldete Bronzen: Beiträge zur Geschichte und Technik der Bronzearbeiten, zu Künstlern und Werkstätten, T. I, München, Klinkhardt & Biermann, p. 199, pl. 3-14-6, avec un dessin préparatoire attribué à Louis Prieur, vers 1770.
Pierre Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, Éditions Picard, 1987, p. 193-194.
Bon état général, quelques légères traces d'usure au bronze