Paire de chaises de Georges JACOB pour le duc de Penthièvre, château de Chanteloup

... décroissantes pour les latérales et longiligne pour la postérieure. Toutes sont reliées entre elles par des dès de raccordement cubiques, sculptés de rosaces pour les antérieurs ; l’unifiant au piétement.
Ce dernier est constitué de quatre pieds fuselés à profondes cannelures rudentées, pourvus d’une bague nue en leurs sommés et pincés à leurs extrémités ; le tout sur une base ovoïde.
L’estampille : I. JACOB pour George JACOB et la marque au feu du garde-meuble de Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, pour le château de Chanteloup constituée d’une ancre de marine faisant référence à sa fonction d’amiral de France. Chanteloup se distingue par les lettres « CP » pour « Chanteloup-Penthièvre ». L’estampille et la marque au feu du garde-meuble sont frappées sous chacune des deux chaises. Il est à noter que la marque au feu du garde-meuble de Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, mais accompagnée des lettres « AB » pour « Amboise-Bourbon » renvoit au château d’Amboise.
Dimensions H 91cm, h d’assise 47cm, L dossier 43cm, assise 53cm
Le capitonnage et la garniture ont fait l’objet d’une réfection parfaite et totale par notre tapissière. Il est à noter la présence d’un ancien équerrage afin de favoriser homogénéité et stabilité sans recourir à des colles, fléau des assemblages.
Provenance :
Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793) au château de Chanteloup.
Le château de Chanteloup, est remanié en 1711 par l'architecte Robert de Cotte pour Bouteroue d'Aubigny, le château fut acheté par le duc de Choiseul en 1761. Etienne François de Choiseul (1719-1785), issu d'une très ancienne famille de Lorraine, d'abord comte de Stainville, se fait connaître en servant durant la guerre de succession d'Autriche. Remarqué par la marquise de Pompadour, il est envoyé à Rome puis Vienne. Les succès de ses ambassades lui valent d'être nommé ministre des Affaires étrangères en 1758 puis ministre de la Guerre et de la Marine, et duc de Choiseul. Exilé après sa disgrâce en 1770, Choiseul y trouve une retraite enjouée, accueillant toute la Cour qui quitte Versailles pour l’entourer. "On s'ennuie à Versailles quand on rit à Chanteloup", chante-t-on alors. Le duc de Choiseul s’éteint en 1786 sans héritier direct. Louis-Jean-Marie de Bourbon (1725-1793), petit-fils de Louis XIV, duc de Penthièvre, acquiert alors Chanteloup et Amboise. Peu de changements architecturaux y sont apportés, seuls sont commandés des aménagements intérieurs. Une très grande partie des meubles des Choiseul est aussi conservée, Le duc de Penthièvre complète le décor par des œuvres néoclassiques de style Louis XVI, à l’instar de notre paire de chaises. Ces dernières ne sont pas sans rappeler d’autres livraisons de Georges Jacob également destinées aux propriétés du duc de Penthièvre. A sa mort, la duchesse d'Orléans, sa fille, hérite du château. Ses biens seront saisis et vendus sous la Terreur le 5 mars 1794.