Par Franck Baptiste Paris
Monumentale paire de candélabres en bronze finement ciselé, doré au mercure et patiné.
Les bases rectangulaires sont patinées à l’antique et reposent sur des socles ornés de frises de fleurs de lotus.
Chaque face est agrémentée d’un ornement en bronze doré au mercure représentant des couronnes de fleurs entrelacées de rubans et des trophées avec des carquois et des flambeaux entrecroisés dans une lyre.
Au dessus une renommée ailée vêtue d’une grande robe diaphane qui flotte dans l’air se tient debout sur une demi-sphère.
Coiffée a l’antique avec une belle chevelure ondée maintenue par un ruban, elle regarde fixement l’horizon et tient à bout de bras une couronne d’ou jaillit un important bouquet à sept lumières.
Il est composé d’une partie centrale droite simulant un carquois terminé par un brandon en partie basse et par une bobèche à fleurs de lotus en partie haute.
Tout autour, six bras de lumières chantournés sont soulignés ...
... d’acanthes et agrémentés d’enroulements centrés de feuilles de palmettes ; ils supportent des coupelles à feuilles d’artichauts au centre desquelles prennent place les six bobèches à décor de strigiles.
Exceptionnelle qualité de ciselure et de dorure au mercure, patine d’origine.
Certains revers des bronzes du socle sont signés « Chiboust » pour le bronzier Pierre Chiboust, actif à Paris entre 1779 et 1824.
Travail Parisien d’époque Empire attribuable à Claude-François Rabiat et Pierre Chiboust.
Dimensions :
Hauteur : 124 cm ; Largeur :
Le dessin original qui a inspiré nos candélabres est l’oeuvre des architectes Percier et Fontaine.
Réalisé pour le boudoir de l’impératrice Joséphine au palais de St Cloud vers 1802, il est aujourd’hui conservé dans un recueil de dessins au Metropolitan Museum de New York (N°inv 63-535-20)
Modèles proches :
-Metropolitan Museum New York (N° Inv 26.256.2)
-Christies Paris, 25 Juin 2008, lot 195 (72500 euros)
-Sotheby’s Paris , 6 Avril 2011, lot 182, (108750 euros)
Notre avis :
La paire de candélabres que nous présentons est particulièrement rare sur le marché.
La pureté de la ligne correspond à la quintessence du style empire, avec une vision sublimée de l’antiquité, revisitée par les architectes Percier et Fontaine pour la famille impériale dans les années 1805-1806.
Après les victoires d’Austerlitz et de Iéna, le thème de la renommée victorieuse qui se tient debout sur la terre connut un grand succès.
De nombreux exemplaires furent réalisés par les grands bronziers parisiens comme Pierre-Philippe Thomire, Claude Galle ou encore Claude-François Rabiat, pour l’élite militaire de l’empire.
La taille moyenne de ce type de pièce est comprise entre 60 et 90 centimètres alors que notre paire se déploie sur 124 cm, ce qui est rare et exceptionnel pour des candélabres de cette période, même au sein des collections nationales.
Cette commande spéciale a nécessité une ingénieuse conception, avec une renommé en deux parties assemblées par un système de clavette.
Si le commanditaire originel ne nous est pas connu, ont peut facilement imaginer l’opulence de son intérieur qui devait rivaliser avec les grands décors des palais impériaux.
Le modèle est attribuable à Pierre-Philippe Thomire avec certitude (plusieurs paires signées sont connues et le modèle apparait dans son album ) mais il est possible qu’un autre bronzier oeuvrant pour le garde meuble impérial comme Claude-François Rabiat ait pu produire lui aussi ce type de grands candélabres.
Les signatures au revers des éléments nous indiquent qu’ils sont l’oeuvre de Pierre Chiboust, bronzier parisien dont nous ne savons pas grand chose si ce n’est qui il fût actif entre 1779 et 1824 et qu’il travailla pour Rabiat dont ‘il reprit l’atelier après sa mort en 1815.
La présence d’une signature manuscrite au revers d’un élément amovible plutôt qu’une marque visible sur le socle indique probablement qu’il est seulement l’auteur de cet élément.
Ce type de marque est souvent le fait d’ouvriers qui marquaient leur travail pour se faire payer au sein de grands ateliers qui comportaient des centaines d’employés ; ce qui laisse penser que nos candélabres sont issus de l’atelier de Rabiat, à l’époque ou Chiboust travaillait avec lui, soit entre 1806 et 1815.
Mais il faut rester prudent car sa signature se retrouve sur certaines pièces signées Thomire, ce qui prouve une collaboration entre les deux ateliers, ou du moins une sous traitance pour certaines pièces.
Afin de respecter les délais et pour satisfaire le plus grand nombre, il arrivait fréquemment que les grosses commandes du garde meuble soient reparties entre les meilleurs artisans.
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