Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Nicolas de Largillière (Paris, 1656-1746)
Portrait de femme, vers 1695
Huile sur toile: h. 76 cm, l. 61 cm
Rentoilage
Encadré : h. 97 cm, l. 82 cm
Le portrait sera inclus dans le catalogue raisonné de l'œuvre de Nicolas de Largillierre, actuellement en préparation par Monsieur Dominique Brême, directeur du musée du Domaine départemental de Sceaux et spécialiste de l’artiste.
Notre œuvre présente une majestueuse aristocrate française sur fond d’un paysage crépusculaire.
Le visage vu de face, le corps tourné de trois quarts la jeune femme est portraituré a mi-corps laissant entrevoir sa taille fine ceinturée.
Le visage allongé aux joues rosies, les yeux en amande, le nez droit et le menton volontaire, expression solennelle, la jeune femme esquisse en demi-sourire qui fait ressortir la fossette sur son menton. Ses carnations blanches, laiteuses sont travaillées en glacis et affichent une transparence et un velouté quasi tangible.
Coiffée « a la ...
... Fontange », ses cheveux poudrés sont relevés et attachés à par un ruban rose, les deux boucles encadrent le front et la masse de mèches bouclées tombent sur son dos et ses épaules. Un bijou est logé dans son chignon haut.
Elle est vêtue d’une robe de soie argentée et scintillante par-dessus d’un chemiser blanc dont les dentelles se révèlent au niveau du corsage.
Un ample manteau de satin rose aux tonalités orangées enveloppe sa figure animée par des plis angulaires de l’étoffe froissée.
Les éclats enflammés de l’étoffe rose s’affrontent aux reflets givrés du satin argenté. En juxtaposant les coloris opposés le peintre accentue le contraste. Le reflet embrasé du rose se reflète dans le corset tel un feu dans un miroir. Cet effet époustouflant témoigne d’une grande ingéniosité de Nicolas de Largillière, ce maniement audacieux de la palette dans le sillage d’Antoine Van Dyck.
Cette gamme chromatique extrêmement intense tranche avec le fond sobre du paysage classique au ciel assombri.
La lumière presque électrique de la mise en scène théâtralisée accentue la blancheur des carnations et la brillance des étoffes.
La virtuosité du peintre éclate dans le traitement des étoffes, les effets de scintillements, la spontanéité dans le rendu de la texture car le soin apporté aux vêtements est aussi important dans l'art du portrait que le modèle lui-même.
La jeune inconnue nous renvoie non seulement l'image d'une jeune femme fraîche et désirable en plein essor de jeunesse et de la beauté.
Accentué par un cadrage serré la présence de notre modèle gagne en intensité.
Notre portrait, le reflet d'une société élégante et raffinée, est séduisant par son effet saisissant, associant le talent prodigieux du peintre à la grâce et beauté naturelle du modèle.
En absence de tout signe distinctif sur notre tableau l’identité de notre noble dame reste inconnue.
Notre portrait sera inclus dans le catalogue raisonné de l'œuvre de Nicolas de Largillierre, actuellement en préparation par Monsieur Dominique Brême, directeur du musée du Domaine départemental de Sceaux et spécialiste de l’artiste.
Nicolas de Largillière (Paris, 1656-1746)
Nicolas de Largilliere, né le 2 octobre 1656 à Paris, où il est mort le 20 mars 1746, est un peintre français. D’origine flamande bien que né à Paris, il passe son enfance à Anvers mis en apprentissage auprès du peintre -paysagiste Antoine Goubau. En 1673 il se rend en Angleterre où il travaille comme assistant dans l'atelier du portraitiste Peter Lely pendant plusieurs années. Largillierre découvre à Londres l’art du portrait et assimile les belles leçons du successeur britannique d’Antoine van Dyck. A son retour en France il est agréé à l'Académie Royale en 1683 et sera reçu trois ans plus tard « peintre de portraits et d'histoire » sur présentation du Portrait de Charles Le Brun.
Il est l'un des portraitistes les plus réputés des XVIIe et XVIIIe siècle. La longue carrière de Nicolas de Largillière s'étend sur les règnes de Louis XIV et Louis XV, au cours desquels il s'impose comme un portraitiste de premier plan. Ses effigies féminines, notamment, frappent par leur caractère introspectif et leur richesse décorative.
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