Nicolas-Antoine TAUNAY (1755-1830) Paysage italien à l'aqueduc

... Prusse s'étant emparée de la Rhénanie, à la suite du Congrès de Vienne, la banque de Schaaffhausen est reprise par ses gendres Joseph-Ludwig Mertens en 1816 et Wilhelm-Ludwig Deichmann après la crise de 1837. La banque est alors le principal soutien des industries allemandes en finançant près de 200 usines et entreprises.

Ce paysage italien représente des ruines romaines en Sicile, probablement les hauteurs de Taomirne, avec au premier plan une femme chevauchant une mule, suivie de deux vaches. Le panorama est typique de ce que Taunay aimait à décliner, notamment les environs de Messine avec son aqueduc. Comme le rapporte sa spécialiste, Claudine Lebrun-Jouve, ce tableau présente toutes les composantes du paysage classique.

Fils du peintre sur émail Pierre Henri Taunay (1728-1781), Nicolas-Antoine entre à l'Ecole des Beaux-Arts en 1770 comme protégé de Nicolas-Bernard Lépicié (1735-1784), où il reçoit la deuxième médaille de l’Académie. Élève de Lépicié, Brenet et Casanova, il expose pour la première fois en 1777 au Salon de la Correspondance et travaille à l'illustration des Heures de Cythère dont les planches seront gravées par Macret.
Quelques Scènes inspirées de l'Orlando furioso, lui valent d'être agréé en 1784 par l'Académie royale de peinture et lui permettent d’obtenir une bourse pour Rome. Après trois années en Italie, où il se rend à Naples et en Sicile, il revient à Paris pour exposer régulièrement aux Salons.
Avec Joséphine, fille de l'architecte Jacques Rondel, qu'il épouse en 1788, il vit à Montmorency pendant la Révolution. En 1795, il devient membre de l'Institut et participe à de nombreuses commissions artistiques. Sous le Consulat et l'Empire, il expose encore aux Salons, obtient une médaille d'or en 1804, et reçoit de nombreuses commandes pour représenter les campagnes de Napoléon, travaillant également pour la manufacture de Sèvres. Après la chute de l'Empire,
Taunay participe à une mission artistique mise en place par le comte de Barca, au Brésil, en s'embarquant en 1816 avec différents artistes comme Jean Baptise Debret, un proche de Jacques Louis David. À son retour en France, il expose à nouveau aux Salons, présentant des paysages pittoresques du Brésil. Il reçoit la Légion d'honneur en 1824 et devient le doyen de sa promotion à l'Institut en1829 avant de mourir l'année suivante. Son atelier sera vendu en 1831 puis en 1835.

Oeuvres en rapports :

- Les environs de Messine avec l'aqueduc. Huile sur toile, 45,7 x 53,3 cm. Los Angeles County
Museum of Art (inv. 58-47-2), ancienne collection du comte Reiset. N°P275 dans le catalogue raisonné.
Les environs de Messine avec l'aqueduc. Huile sur toile, 25,6 x 32,4 cm. Collection privée, ancienne collection Denon, vente Hamilton 1882. N°P276 dans le catalogue raisonné.
Les environs de Messine avec l'aqueduc. Huile sur toile, 10,8 x 16,2 cm. Collection privée.
N°P277 du catalogue raisonné

Bibliographie :
Claudine-Lebrun-Jouve, Nicolas-Antoine Taunay, 1755-1830. Arthena, 2003