Moulin en bord de mer - Georges MICHEL (1763-1843)

... qui a inspiré Van GOGH (1853-1890) qui le considérait comme un maitre et le mentionnait à de nombreuses reprises dans ses lettres à son frère, Théo. Il reprend les codes de Ruisdael pour les ciels et les fins glacis, tout en apportant une modernité par un travail de la matière plus marqué et une vision plus romantique et crépusculaire. Pionnier de la peinture sur motif avec Nicolas Antoine TAUNAY (1755-1830), Jacques François Joseph SWEBACH-DESFONTAINES (1769-1823) et Lazare BRUANDET (1755-1804), Michel saura s’émanciper de la peinture de paysages néoclassique pour ouvrir la voie au paysage romantique. Il donne à ses compositions vides de personnages, une dimension spirituelle, annonçant ainsi l’École de Barbizon et sous certains aspects, l’impressionnisme, près de 60 ans avant. Sa peinture dont le sujet principal est le paysage, ne correspond pas aux attentes de son époque. Sa vision probablement trop moderne, ne lui apporte pas le succès mérité de son vivant, même si les grands collectionneurs de l’époque possèdent souvent plusieurs Michel. Sa « redécouverte » est due à Alfred SENSIER (1815-1877) en 1873, travaillant alors sur demande du célèbre galeriste Paul DURAND-RUEL (1831-1922).

Il est mis à nouveau en avant lors de l'exposition de 2018, organisé par la Fondation Custodia et le Monastère de Brou, permettant de redécouvrir certains de ses chefs d’œuvres. Georges Michel s’inscrit dans le romantisme et la peinture de paysage, faisant le lien entre le siècle d’or hollandais et les impressionnistes. En rejetant l'académisme, il apporte une nouvelle vision du paysage en tant que précurseur de l’école de Barbizon. Ainsi, on distingue chez lui trois périodes qui vont d’une peinture proche du style de Taunay et de Swebach, en passant par des compositions plus romantiques, pour finir avec une peinture plus épaisse, plus travaillée et qui préfigure les courants à venir.