Par Franck Baptiste Paris
Important miroir en bois de tilleul finement sculpté, gravé et doré.
Le cadre est constitué de baguettes à la Bérain, à décors de frises de godrons, de fleurettes et de faisceaux enlacés d’acanthes.
Il est soutenu par deux pieds sculptés de coquilles.
Le verre central est encadré de baguettes biseautées « à la manière de Venise », il est encadré de chaque cotés par de larges pares-closes à verres biseautés agrémentées décoinçons à chutes d’entrelacs, coquilles et fleurs de muguet et d’un masque de renommée en partie basse.
Les montants sont traités à la manière d’un temple antique et supportent des chapiteaux corinthiens délicatement ajourés .
Sur les cotés, deux enroulements d’acanthes terminés par des têtes d’aigles supportent l’imposant fronton d’origine.
Ce dernier finement ajouré de cornes d’abondance, de trophées de musique, et de cassolettes à l’antique sur fond de glace, est coiffé d’une large acanthe ...
... déployée.
Rare état de conservation ; dorure d’origine, fonds et verres d’origine au mercure.
Travail Parisien de l’époque de la Régence (1715-1723) attribuable à la manufacture royale des glaces de Saint-Gobain.
Dimensions :
Hauteur : 195 cm ; Largeur : 110 cm
Notre avis :
L’exceptionnel miroir que nous présentons est caractéristique des plus belles productions françaises du temps de la Régence .
La riche ornementation à la Bèrain, est rendue merveilleusement par la finesse de la sculpture et le minutieux travail de gravure dans les apprêts qui constituent à nos yeux la quintessence de l’art de la dorure en France au 18 ème siècle.
Le talent du doreur qui a oeuvré sur notre miroir s’additionne à celui de la manufacture royale des glaces qui produit des glaces de grandes qualités et excelle dans le polissage du verre.
Contrairement aux petites manufactures de province, les verres ne sont pas soufflés mais coulés à même le sol, ce qui donne une surface lisse et permet une répartition homogène du mercure, pour un tain quasiment exempt de défaut.
En raison d’un cout de production extrêmement élevé, ce type de pièce était réservé aux bâtiments du roi et à de riches membres issus de l’élite de la noblesse.
Si peu de ces miroirs furent produits, rare sont ceux qui nous sont parvenus, surtout dans cet état de conservation.