Par Franck Baptiste Paris
Rarissime miroir de forme rectangulaire à profil inversé. Modèle à fond en
vernis noir incrusté d’une délicate marqueterie de paille à décor rayonnant de
rinceaux et de fleurs (chardons, tulipes…) dans des réserves en trapèzes
bordées de dentelles.
Âme en sapin.
Travail français d’époque Louis XIV, XVIIème siècle.
Dimensions :
Hauteur : 52 cm ; largeur : 43 cm.
Verre : hauteur : 24 cm ; largeur : 15 cm.
Notre avis :
Si la marqueterie de paille a connu son apogée à la fin du XVIIIème siècle, la
technique a vu le jour au XVIIème siècle en Europe, probablement importée
d’Orient.
Cet art du pauvre permettait de confectionner de véritables chefs-d’œuvre à
l’aide d’une vulgaire paille de seigle. Une fois dépouillée et coupée de son
grain, elle revêt un aspect chatoyant qui lui donne une importante réfraction à
la lumière grâce à une couche de silice naturelle, la cuticule qui la rend
imperméable, ...
... imputrescible, et insensible aux attaques des parasites.
C’est pour sa brillance que cet or du pauvre est ici utilisé pour remplacer le
décor floral en poudre d’or de la laque orientale de la Chine et du Japon. Le
décor très chargé selon le concept de l’horror vacui est encore largement
inspiré par la Renaissance italienne. Peu de pièces du XVIIème siècle nous sont
parvenues, et seulement deux miroirs sont à notre connaissance référencés.
Notre modèle est unique par le fait qu’il allie le vernis européen et
l’incrustation de paille, ce qui correspond à un des nombreux essais qui furent
tentés pour imiter à moindre coût les productions asiatiques, tout comme
« l’arte povera »