Par Spectandum
Les Yaka d’Angola et de la République Démocratique du Congo possèdent une société d’initiation masculine appelée Makunda ou N’khanda. Cette société est chargée de la circoncision, des rites initiatiques et de l’éducation des garçons dans leur passage à l’âge adulte, notamment à travers des enseignements sur la chasse et la sexualité. Pendant le processus d’initiation, des danses de circoncision (kinkanda) sont organisées, au cours desquelles les initiés portent des masques spéciaux. Seuls leurs enseignants ont le privilège de revêtir les masques rituels du Makunda.
Une fois l’initiation achevée, les garçons sortent de leur période de réclusion pour être réintégrés dans la communauté. Avant le début des festivités, le maître d’initiation (kahyuudi ou kayudi) commande à un sculpteur expérimenté (nkalaweeni ou mvumbwa) la réalisation d’une série de masques. Chacun de ces masques a une signification particulière et est porté ou ...
... dansé successivement lors du banquet final d’initiation.
L’un de ces masques, appelé Kholuka, se caractérise par un visage humain polychrome aux yeux saillants et à la bouche ouverte révélant des dents, sculpté dans du bois. Une structure en forme de cône inversé, surmontée de disques horizontaux et ornée de plumes d’oiseaux, s’élève au sommet. Parfois, des figures peintes représentant des humains ou des animaux y sont ajoutées. Également connu sous le nom de mbaala, le Kholuka est porté soit par le chef de l’initiation, soit par l’initié le plus ancien. Il est le dernier masque à être dansé et son apparition, en solo, marque la fin de la cérémonie d’initiation. Contrairement aux autres danses masquées, destinées à divertir le public, la performance du Kholuka suscite un sentiment de malaise en raison des mouvements ouvertement sexualisés du danseur.
Pour en savoir plus sur les masques Yaka, voir Arthur P. Bourgeois, Art of the Yaka and Suku (1984).