Par Galerie Pellat de Villedon
Mobilier, objets d'art et tableaux
Portrait de Marie-Anne de Bavière, épouse du Grand Dauphin, belle-fille de Louis XIV, huile sur toile, XVIIe siècle, rentoilée, châssis changé, cadré du début du XIXe siècle. Dim. cadre inclus (H x L): 90 x 80 cm. Proposé restauré par nos soins.
Beau portrait en majesté de celle qui aurait pu devenir reine de France aux côtés du Grand Dauphin. Elle est présentée dans tout l'apparat dû à son rang, couverte de bijoux, de soie brodée d'or, et du manteau d'hermine couvert de velours bleu fleurdelisé d'or. Pour insister sur sa qualité, elle pose la main sur la couronne royale comme pour préfigurer un rôle à venir.
Beau traitement des carnations, de la chevelure et des textiles, traitement plus enlevé pour le fond de draperie donnant plus de monumentalité au portrait, creusant l'espace comme le fond de jardin placé à droite.
La Grande Dauphine
Fille de Ferdinand-Marie de Bavière et de Henriette-Adélaïde de Savoie, Marie-Anne-Christine-Victoire ...
... dite Marie-Anne ou Marie-Christine née le 28 novembre 1660 à Munich. Promise à l’héritier de la couronne de France, elle épouse le 7 mars 1680 Louis, le Grand Dauphin, fils unique de Louis XIV.
Le roi qui voulait un parti prestigieux pour son unique fils légitime avait envoyé à maintes reprises des ambassades pour lui faire des rapports sur la princesse de Bavière. On la disait aimable, intelligente, instruite, vertueuse mais malgré des portraits flatteurs, il apparut bien vite que Marie-Anne était laide. On lui reprocha surtout son teint qui n’était pas franchement blanc, ses cheveux bruns (la mode est au blond) et son nez disgracieux.
A Versailles, Marie-Anne-Christine s’attendait à vivre un véritable conte de fée. En effet, depuis son plus jeune âge, on lui peignit de la Cour française un tableau des plus magnifiques. Mais bien vite, Versailles lui parut bien maussade. N’étant pas d’une grande beauté, on la regardait peu et son époux la délaissa souvent pour des parties de chasse dont il raffolait. Seule et incomprise, la Grande Dauphine qui croulait sous le poids de l’étiquette se replia sur elle-même et déprima.
A la Cour, elle ne put compter que sur la duchesse d’Orléans, belle sœur du roi, elle aussi issue de la Bavière. Son premier devoir était de donner un fils au Dauphin et dés l’année 1681, Marie-Anne est enceinte. Hélas, la Dauphine ne jouit pas d’une bonne santé et fait une première fausse-couche en novembre 1681. Mais peu de temps après, Marie-Anne porta de nouveau un enfant. Elle donnera trois fils à la dynastie :
- Louis (1682-1712) duc de Bourgogne
- Philippe (1683-1746) duc d’Anjou puis Philippe V d’Espagne
- Charles (1686-1714) duc de Berry
En juillet 1683, la reine Marie-Thérèse d’Autriche meurt, laissant la Grande Dauphine sur le devant de la scène. Dans cette Cour où il faut paraître en représentation continuellement, Marie-Anne n’est pas à la hauteur des espérances du roi. La Dauphine n'a aucun goût pour mener une vie publique et tenir des soirées d’appartements qui se prolongent jusqu’au matin. Souvent, elle est malade ou indisposée par de nombreuses fausses-couches notamment. De plus, Marie-Anne doit subir la méchanceté de la princesse de Conti, fille bâtarde de Louis XIV avec la duchesse de La Vallière. Celle-ci n’accepte pas que Marie-Anne-Christine occupe la place d’honneur à la Cour et soit désormais la première dame du royaume. D’ailleurs, ennuyé par l’état de son épouse, le Grand Dauphin passe ses soirées avec la princesse de Conti et son autre demi-sœur, la duchesse de Bourbon, fille du roi et de la marquise de Montespan.
En avril 1690, Marie-Anne est au plus mal, victime d'un abcès au bas-ventre et de fortes fièvres. Elle meurt le 20 avril, convaincue que son dernier accouchement en était la cause. La Grande Dauphine n’avait pas 30 ans lorsqu’elle quitta ce monde après avoir embrassé ses enfants et dit au petit duc de Berry « je vous embrasse aussi même si vous êtes la cause de mon trépas ». Il semble pourtant que Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière soit décédée de la tuberculose bien qu’on peut admettre que le train de vie infernal qu’elle devait mener à la cour, ses accouchements difficiles et ses fausses-couches contribuèrent à sa mort.
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