Par Galerie de Lardemelle
DEMANDE D'INFORMATIONS
Louise-Joséphine SARAZIN de BELMONT (Versailles, 1790 – Paris, 1870)
Vue de La Celle Saint-Cloud en 1832
Huile sur toile
23 x 36 cm
Signée, située et datée 1832 en bas à droite
Exposition: Salon de 1833, sous le N°2140, titré Vue d’après nature, faite à La Celle Saint-Cloud
Provenance: possiblement collection du Baron Gros
Notre tableau est l’une des deux vues de La Celle Saint-Cloud que Sarazin de Belmont (alors domiciliée au 11 rue Saint-Germain des Prés) exposa au Salon de Paris de 1833, qui ouvrit ses portes le 1er mars; l’artiste y présenta 7 autres oeuvres, dont plusieurs vues d’Italie (comprenant des fixés sous-verre),une Vue du château de Pau et une série de lithographies de vues des Pyrénées.
Cette vue est possiblement celle qui figurait dans la collection du baron Gros (Vue du village de La Celle Saint-Cloud, N°10 du catalogue de sa vente après-décès, qui eut lieu dans son atelier le 23 novembre 1835); Gros tenait en amitié et ...
... estimait beaucoup Louis-Joséphine, dont il possédait également une vue des Pyrénées et une autre de Fontainebleau.
Sarazin de Belmont effectua une très longue carrière de peintre paysagiste, avec des participations au Salon de 1812 à 1868. Sa formation auprès de Valenciennes lui donna le goût des esquisses de petit format réalisées sur le motif et explique aussi l’ambiance assez « néo-classique » de la plupart de ses tableaux; toutefois, elle n’appliquait pas strictement à la lettre le principe du paysage « recomposé » en atelier, et incluait dans ses oeuvres une bonne dose de naturalisme.
Elle excellait particulièrement dans le rendu de la lumière et de ses variations, et dans la réalisation des arrières plans (qui fait que plusieurs de ses tableaux, notamment les vues d’Italie, peuvent rappeler Claude Gelée, dit le Lorrain); il est vrai que dans notre tableau c’est cette partie qui est le point fort de l’oeuvre.
Très appréciée de ses confrères masculins (à Gros on peut rajouter Ingres), elle l’était aussi des grands collectionneurs de l’époque: Joséphine lui accorda ainsi sa protection, et la duchesse de Berry posséda au moins douze de ses paysages.
Sarazin de Belmont se fixa en Italie entre 1841 et 1865, mais elle voyagea dans d’autres pays européens comme l’Allemagne, et parcourut également plusieurs régions françaises. Notre tableau appartient au groupe de paysages des environs de Paris qu’elle peignit au retour de son important séjour pyrénéen de 1830/1831.
Proche de sa ville natale de Versailles, La Celle Saint-Cloud avait eu son heure de gloire au milieu du XVIIIème siècle, lorsque Madame de Pompadour y possédait un domaine (aujourd’hui propriété du ministère des affaires étrangères); en ce début de XIXème siècle, elle faisait partie des destinations « campagnardes » des artistes parisiens, et n’abritait alors qu’environ 350 habitants.
L’endroit servit de cadre à plusieurs tableaux exposés au Salon entre 1835 et 1845, dont une Vue prise dans les bois de châtaigniers de La Celle Saint-Cloud par Benouville en 1835.
Il semble d’ailleurs que les arbres à droite de notre composition soient des châtaigniers. On reconnaît au centre du village le clocher de l’église Saint-Pierre Saint-Paul.
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