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Large commode de château à la Régence estampillée MM
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Réf : 73146
VENDU
Époque :
XVIIIe siècle
Signature :
MM & Mallerot M
Provenance :
Paris
Materiaux :
Bois de violette - marbre Rance - bronze doré
Dimensions :
l. 150 cm X H. 84 cm X P. 67 cm
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Antiquités Philippe Glédel
Antiquités Philippe Glédel

Mobilier XVIIIe parisien et régional, dont meubles de port.


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Large commode de château à la Régence estampillée MM

Exceptionnelle large commode dite commode en tombeau ou commode à la Régence ouvrant à quatre tiroirs sur trois rangs, en placage de bois de violette disposé en marqueterie de frisage sur bâti de sapin (celui des tiroirs en noyer), galbée toutes faces et coiffée d'un marbre rouge de Rance * au pourtour épousant les formes de la commode, mouluré d'un bec-de-corbin souligné d'un congé.
Le meuble est paré d'une très riche ornementation de bronzes ciselés et dorés de grande qualité à décor végétal : important tablier (40 cm de largeur) à décor d'un cartel flanqué de motifs en C affrontés ponctués d'ailes de dragon - chutes d'angle à décor de figures féminines se faisant face, palmettes, coquilles, enroulements de feuilles d'acanthe et feuilles godronnées typiques de la période Régence - larges poignées de tirage (31,5 cm de largeur) en arabesques de feuillages nervurés à fleurons - entrées de serrure (16 cm de hauteur) à motifs en C et collerettes ...

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... festonnées.
Les galbes de ses côtés la distingue de beaucoup, car en effet ceux-ci ne sont pas simplement galbés en élévation, ce qui est la caractéristique des commodes dites en tombeau, ils le sont aussi en plan, ce qui est beaucoup moins courant, et ainsi la commode s'évase vers l'arrière cependant que le galbe de sa façade est également nettement plus prononcé qu'à l'ordinaire. A remarquer également la qualité des panneaux de côté à frisage en diamant, et enfin le charmant ancien badigeon rose pâle couvrant les fonçures du meuble, et notamment le plancher et le dos.

La façon du bâti (montage à plat et queues d'arondes) et son essence de conifère, l'utilisation du noyer pour les fonçures de tiroirs **, l'ordonnance encore symétrique, les bronzes aux espagnolettes, le tracé de l'estampille, l'absence de poinçon de Jurande et enfin la période d'activité de l'ébéniste Mallerot, confirment une datation contemporaine de la Régence.
A noter les larges filets placés au centre des deux traverses médianes, en fac-similé des cannelures de laiton des anciens modèles Louis XIV, et marquant parfaitement le passage entre Louis XIV et Louis XV.

La commode se présente dans un superbe état d'origine (aucun accident notable à signaler), avec tous ses bronzes d'époque dorés à l'or moulu, son remarquable marbre d'origine et non accidenté d'une épaisseur de 28 mm avec tranche arrière découpée au ciseau et chant débité à la scie à eau (offrant une surface pas parfaitement plane mais légèrement en vague) ainsi que ses anciennes serrures, un état d'origine sublimé par une très délicate restauration.

Par ses dimensions (150 cm) hors du standard (d'environ 130 cm) sa qualité et la richesse de ses bronzes qui marquent l'apparat, on devine sans mal que cette commode était destinée à l'ameublement d'une grande demeure, et probablement même d'un château.

Double estampille au fer MM pour Michel Mallerot et signature manuscrite au crayon.

Travail parisien de la fin de l'époque Régence ou tout début du Louis XV, circa 1720 - 30.

Michel Mallerot (1675 - 1753), est un ébéniste parisien encore peu connu. Il est sans doute mentionné pour la première fois dans l'édition de 1927 de l'ouvrage du Comte de Salverte : Les Ébénistes du XVIIIe siècle. Leurs œuvres et leurs marques (corpus corrigé et complété) et Pierre Verlet le cite dans la nomenclature des ébénistes de la seconde édition de son ouvrage : Les meubles français du XVIIIe siècle parue en 1982. S'il convient d'évoquer le problème des estampilles abréviatives, il y a certes un parallèle à faire avec l'ébéniste François Lieutaud (qui signait FL) dont nous avons actuellement également un modèle Régence mais aussi François Garnier (qui signait FG) dont nous avons eu un modèle de commode plus proche de celle-ci, tous ébénistes nés à la fin du XVIIe et travaillant bien avant que l'estampille ne soit en usage. Dans ce contexte, nous citons souvent le cas d'une dynastie entière de très grands ébénistes parisiens et fournisseurs de la couronne, les Bernard (I-II&III) Van Riesen Burgh qui signaient BVRB et dont le nom n'est sorti de l'ombre qu'en 1957 grâce aux travaux de Jean-Pierre Baroli, élève de Pierre Verlet à l’École du Louvre. Reprenons ici un passage du descriptif d'une commode de Garnier de nos anciennes collections : En ce qui concerne François Garnier, les raisons de cette méconnaissance sont très simples, cet ébéniste est né avant 1700, et a donc travaillé sous la Régence, période pendant laquelle l'usage de l'estampille n'existait pour ainsi dire pas et ainsi lorsque Pierre Kjellberg nous dit que "nombre des ses ouvrages, réalisés avant 1743, ne peuvent être identifiés faute d'estampille", il faut comprendre tout simplement que l'estampille n'était pas répandue avant cette date et rappeler que c'est justement en cette année 1743 qu'apparaîtra pour la première fois la marque de Jurande parisienne (JME), en même temps que de nouveaux statuts et obligations. Lorsque l'usage de l'estampille s'est généralisée, F. Garnier s'est servi d'un fer à ses simples initiales, comme d'ailleurs nombre d'ébénistes de cette période, soit FG, rendant la paternité de ses productions plus délicate pour la postérité, cette marque ayant d'ailleurs longtemps figurée comme celle d'un ébéniste inconnu...comme ce fut le cas, plus longtemps encore, de celle de M. Mallerot.

Du point de vue documentation historique, cette commode vient par sa signature manuscrite (il arrivait que les ébénistes signaient ainsi, et Le Verlet évoque ces signatures ainsi "mises à la plume ou au crayon, qui sont à ranger parmi les marques d'auteurs") corroborer de manière définitive l'attribution des initiales MM à l'ébéniste parisien Michel Mallerot.

* "Rance, village situé dans la région Wallonne de la province de Hainaut en Belgique, abritait une carrière d’exploitation, aujourd’hui arrêtée, dont le marbre a été largement employé dans la construction du château de Versailles. Rance est l’une des plus ancienne et plus importante localité marbrière. Louis XIV a ajouté à la façade du Château de Versailles, construite sous Louis XIII, une colonnade de marbre de Rance. Le marbre rouge de Rance ou « Vieux Rance » est probablement celui qui a été le plus utilisé dans la décoration du château. La beauté du marbre rouge de Rance correspondait à la volonté de Louis XIV d’employer à Versailles les matériaux les plus nobles. Les ressources du Nord, désormais français, étaient connues, notamment pour le très apprécié rouge de Rance. A l'époque de la construction du Château de Versailles, c'était la carrière de la Margelle à Rance, qui fournissait la majorité des marbres". Doc. Marc Maison

** "Le bâti en résineux est caractéristique des fabrications des ébénistes parisiens de la période Régence, habitude de construction issue de la période Louis XIV. L'utilisation de noyer pour la construction des tiroirs de notre bureau témoigne d'une part d'un travail bien parisien et d'autre part d'un travail soigné : meuble de commande." Etude Berger et Associés.

Conditions générales de livraison :

Pour tout objet ou meuble à partir de 5.000 euros, nous livrons nous-mêmes gratuitement partout en France (et parfois même au delà), il y a possibilité d'obtenir cette même prestation pour des pièces de moindre valeur suivant la destination et le délai.

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