Par Stéphane Renard Fine Art
Huile sur papier marouflé sur toile
65 x 50 cm (66 x 51.5 cm avec le cadre)
Signé de l’initiale et daté en bas à droite « a/60 », contresigné et daté au dos « aguayo 60 »
Provenance : Collection Hélène Bokanowski ; Galerie Jeanne Bucher, Paris – exposition « Aguayo », octobre 1961, numéro 21
Un souffle de modernité anime cette œuvre iconique, inspirée du portrait de l’Infante Marguerite par Vélasquez, qui nous révèle l’immense talent du peintre Espagnol Fermin Aguayo, alors en exil à Paris.
1. Fermin Aguayo, un peintre Espagnol à Paris
Né en 1926 à Sotillo, un petit village de Castille, Fermin Aguayo connait une enfance difficile, marquée par la guerre. Après que son père et ses deux frères aient été fusillés en 1936 par les Franquistes, il a une existence errante avec sa mère avant de s’établir en 1938 à Saragosse.
Peintre autodidacte, il commence à peindre vers 1941, d’abord à la gouache et à l’aquarelle avant ...
... d’attaquer l’huile vers 1945. Il est un des membres fondateurs en 1947 avec six autres peintres du groupe Portico, qui revendique l’abstraction comme mode d’expression, mais l’aventure sera de courte durée.
En 1952 il s’installe à Paris où il rencontre sa femme, Marguerite Legrand. Il connait assez rapidement le succès et expose pour la première fois en 1958 à la Galerie Jeanne Bucher, galerie à laquelle il restera fidèle tout au long de sa vie et qui organisera douze expositions monographiques pour lui. En 1960 il abandonne l’abstraction pour un retour à la figuration, puisant en particulier son inspiration dans l’œuvre de Vélasquez. Il décède d’un cancer en France le 22 novembre 1977. Le Musée Reina Sofia de Madrid lui a consacré une importante rétrospective en 2005.
2. L’Infante Marguerite, de Vélasquez à la fascination des modernes
Notre tableau représente dans un camaïeu de roses, de bruns et de gris une interprétation très personnelle du portrait de l’Infante Marguerite, un des chefs-d’œuvre du peintre Vélasquez (1599 – 1660) conservé au Musée du Prado.
Première fille du Roi Philippe IV avec sa deuxième épouse, Marie-Anne d’Autriche, elle épousera à son tour l’Empereur Léopold 1er et décèdera à 21 ans. C’est également elle qui figure au milieu du tableau le plus célèbre de Vélasquez, les Ménines.
En 1957 le peintre Picasso s’attaque à cette icone de la peinture espagnole pour renouveler radicalement le regard que nous pouvons lui porter. Un tableau de 1957 du Museu Picasso de Barcelone témoigne de ces recherches.
Quand trois ans plus tard Fermin Aguayo s’attaque à son tour à Velasquez, il est à un tournant décisif de sa carrière puisqu’il s’éloigne du cubisme pour un retour vers la figuration. Nous ne connaissons pas le nombre exact d’études d’après le portrait de l’Infante Marguerite présentées à l’exposition de la Galerie Jeanne Bucher en 1960 mais il nous semble que celle que nous présentons est une des plus réussies.
L’artiste a profondément modifié les dimensions de l’oeuvre de Vélasquez, désormais centrée sur le personnage de l’Infante, en supprimant l’espace qui la surplombe dans le portrait du Prado. L’Infante est représentée dans un cadre simulé dont les couleurs s’harmonisent avec celles du tableau. Ce cadre étant figuré dans la toile, nous avons gardé la présentation d’origine dans laquelle la toile est juste insérée dans une discrète baguette de chêne de couleur claire.
Aguayo synthétise ici les principaux éléments décoratifs (motifs de la jupe, nœud aux oreilles) en un ensemble harmonieux qui rend l’Infante immédiatement reconnaissable. Les rayures de la jupe forment dans ce tableau un étonnant motif d’arête de poisson d’une grande force décorative. Ces études constituent une étape vers les plus grands formats également présentés à la Galerie Jeanne Bucher en octobre 1961.
La fascination pour l’oeuvre de Velasquez s’est poursuivie après Picasso et Aguayo dans l’art moderne espagnol. A titre d’exemple nous pouvons citer la Perle de Salvador Dali, peinte en 1981, (où celui-ci joue sur l’étymologie du prénom Marguerite) , ou plus récemment les recherches de Manolo Valdés .
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