Par Antiquités Philippe Glédel
Mobilier XVIIIe parisien et régional, dont meubles de port.
Très grand et rare groupe en terre cuite reposant sur un piédestal en bois naturel représentant un cavalier romain (Saint Martin) partageant sa cape avec un mendiant.
"Un jour, au milieu d’un hiver dont les rigueurs extraordinaires avaient fait périr beaucoup de personnes, Martin, n’ayant que ses armes et son manteau de soldat, rencontra à la porte d’Amiens un pauvre presque nu. L’homme de Dieu, voyant ce malheureux implorer vainement la charité des passants qui s’éloignaient sans pitié, comprit que c’était à lui que Dieu l’avait réservé. Mais que faire ? Il ne possédait que le manteau dont il était revêtu, car il avait donné tout le reste; il tire son épée, le coupe en deux, en donne la moitié au pauvre et se revêt du reste." VIE DE SAINT MARTIN - SULPICE-SÉVÈRE
Affecté en Gaule, à Amiens, un soir de l’hiver 334, le légionnaire Martin, servant dans une légion d'élites sous les ordres de l'empereur Constance, partagea sa chlamyde (ou ...
... manteau) avec un déshérité transi de froid. Le reste de son manteau, appelé « cape » fut placé plus tard, à la vénération des fidèles, dans une pièce dont le nom est à l'origine du mot chapelle. Martin devint par la suite l'un des principaux saints de la chrétienté et le plus célèbre des evêques de Tours. Après sa mort en Touraine en 397, il sera considéré par les mérovingiens comme l'un des patrons de la Gaule.
Dimensions : Hauteur totale avec piédestal 2,13 m.
Sculpture : 1,35 m de hauteur x 1 m de largeur.
Base 0,85 m x 0,46 m.
Piédestal : 0,78 cm de hauteur x 1,03 m de longueur x 0,62 m de largeur.
La statuaire équestre tient une place à part dans l'art statuaire car elle revêt des contraintes et des difficultés techniques supplémentaires. Ici nous avons affaire à une sculpture d'autant plus complexe qu'elle est en volumes sur toutes ses faces. On peut s'interroger sur le nombre de moulages nécessaires à sa réalisation... Signalons que la particularité de l'argile de vendeuvre est de se prêter à une cuisson à haute température (environ 1400 degré), d'où sa dureté et son apparence de grès ou de pierre. On observe le modelé de l'ensemble et le fini des détails : plis de la chlamyde, muscles et veines des personnages et du cheval, reparure du socle... C'est une oeuvre hors normes, quasi monumentale, et qui produit une impression immanente.
Notre sculpture se présente dans un très bel état d'origine (restaurations effectuées au sabot antérieur droit et à la canne), dans sa patine ancienne naturelle (pas de polychromie à l'origine), avec sa lame de glaive en acier.
Elle repose sur un piédestal mouluré toutes faces en bois de châtaignier.
La Manufacture de Vendeuvre-sur-Barse, près de Troyes, à la lisière de la forêt d'Orient, fut fondée en 1842 par l'artiste sculpteur parisien Léon Moynet (1818-1892). Appelée localement la Sainterie, elle eut un grand succès et sera continuée par Henri Nico jusqu'au milieu du XXe siècle. Un musée consacré à cette fabrique devrait voir le jour très prochainement. Notre sculpture appartient à la première période d'activité et nous la tenons comme comptant parmi les plus rares et les plus élaborées de la fabrique. A notre connaissance, un seul autre exemplaire, à l'église de Ligueil (Lencloître) - (voir photographie de documentation).
https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/moynet/
Description:
Auteur de modèles pour la Sainterie de Vendeuvre. La fonderie d’art Durenne éditera en fonte les stations d’un de ses chemins de croix. Quelques éléments font partie du fonds de modèles Durenne.
Fondateur en 1842 de la Sainterie de Vendeuvre-sur-Barse. Collabora avec le sculpteur troyen Joseph-François Valtat, à la restauration des statues de la cathédrale de Troyes, endommagées pendant la Révolution. C’est ainsi que sa réputation grandit.
Léon Moynet est décrit par le protonotaire apostolique, comme ” le Raphaël contemporain de la terre cuite, le digne émule des Bernard de Palissy et des Luca della Robia “.
Sources et liens externes
Sources : Dictionnaire Bénézit, dictionnaire Lamy, Les bronzes du XIXe siècle, dictionnaire des sculpteurs (Kjellbert Pierre, les Éditions de l’amateur, Paris, 1996), L’univers des bronzes (Devaux Yves, Éditions Pygmalion, Paris, 1978), L’âge de la fonte (Renard Jean-Claude, Les éditions de l’amateur, Paris, 1985), Wikipédia.
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