Par Galerie de Frise
François de TROY
(Toulouse, 1645 – Paris, 1730)
Portrait de Paul Etienne Brunet d’Evry (1653-1717)
Huile sur toile
H. 133 cm ; L. 98 cm (Cadre : H. 155 cm ; L. 120 cm)
Provenance : Resté dans la famille et la demeure du modèle jusqu’à la toute fin du XXème siècle.
Issu d’une famille d’artistes toulousains, François de Troy se fait très tôt remarquer avec la réalisation d’armoiries pour l’entrée solennelle du Prince de Conti à Toulouse en 1662. On le retrouve ensuite à Paris où il poursuit sa formation dans l’atelier de Nicolas Loir, puis de Jean I Cotelle, dont il épouse la fille en 1668.
D’abord peintre d’Histoire il est agréé à l’Académie en 1671 puis reçu en 1674 avec « Mercure et Argus ». Par sa fréquentation de l’atelier de Claude Lefebvre, il s’oriente vers l’art du portrait dont il sera l’un des plus grands représentants de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence. On pense que grâce à ses liens ...
... d’amitié avec Charles Le Brun, premier peintre du Roi, il fut mis en contact avec Madame de Montespan, qui en fera l’un de ses artistes attitrés. L’entregent de l’impétueuse favorite lui permettra d’entrer en contact avec la famille royale et de tout ce qui compte à la cour et à Paris. Il sera aussi le portraitiste de la famille royale d’Angleterre, exilée en France au château de Saint-Germain-en-Laye à partir de 1689.
Fin courtisan, François de Troy s’attacha ensuite au duc du Maine, bâtard chéri de Louis XIV et à son influente épouse, fille du prince de Condé. Adjoint à professeur en 1692, il est nommé professeur à l’Académie l’année suivante. Il en sera directeur de 1708 à 1711. Il sera aussi plusieurs fois sollicité par les échevins parisiens pour des commandes religieuses. Son fils Jean-François (1679 – 1752) collabora avec lui à la fin de sa carrière avant de relever le flambeau et de perpétuer la gloire familiale.
Dans l’œuvre de François de Troy, nous retrouvons un portrait de Jean-Baptiste Colbert, marquis de Torcy, qui n’est autre que le frère ainé du mari de Marie Brunet d’Evry, fille de notre homme. Nous sommes donc en présence de liens familiaux mais aussi sociaux, partagent les mêmes peintres.
Notre œuvre, réalisée durant les premières années du XVIIIe siècle, fut très certainement conservée au château d’Evry en Seine et Marne dès sa réalisation. La seigneurie d’Evry fut acquise par Paul Etienne Brunet en 1698 et semble être encore en possession de sa descendance. Notre toile ne sortit de la demeure qu’à la fin du XXème siècle sans que le peintre ne soit connu.
Grand financier du règne de Louis XIV, Brunet eu un très grand nombre de charges tout au long de sa carrière, dont la principale fut celle de Trésorier général de la Maison du Roi. Il épousa en 1678 une cousine du grand Colbert, ce qui dut fortement aider son ascension sociale à la cour.
Typique du travail de François de Troy, ce grand portrait tient une partie de son originalité par le cartel qui se trouve à gauche de la composition, au dessus du bureau. Cette pendule qui marque deux heures moins cinq minutes doit elle apporter une signification ? Au dessus du cadran, vous voyez discrètement les armes de Brunet d’Evry.
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