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Etude d’un dromadaire chargé d’un palanquin, vu de dos par Gustave Guillaumet
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Réf : 102885
VENDU
Époque :
XIXe siècle
Provenance :
France
Materiaux :
Pierre noire, craie et aquarelle sur papier
Dimensions :
l. 29.5 cm X H. 45 cm
Tableaux et dessins Dessin, Aquarelle & Pastel - Etude d’un dromadaire chargé d’un palanquin, vu de dos par Gustave Guillaumet XIXe siècle - Etude d’un dromadaire chargé d’un palanquin, vu de dos par Gustave Guillaumet  - Etude d’un dromadaire chargé d’un palanquin, vu de dos par Gustave Guillaumet
Stéphane Renard Fine Art
Stéphane Renard Fine Art

Tableaux et dessins du XVIIe au XX siècle


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Etude d’un dromadaire chargé d’un palanquin, vu de dos par Gustave Guillaumet

29.5 x 45 cm (encadré : 63 x 48.5 cm)
Envoi à l’encre dans le coin supérieur droit signé par Eugène Mouton (1823 – 1902) : « à mon ami Monsieur Mouls j’offre ce dessin de notre cher Gustave Guillaumet
Paris, 19 mars 1887 »

Dans cette étude qui évoque un de ses séjours dans le Sud algérien, Gustave Guillaumet représente, de dos, un dromadaire chargé d’un large palanquin. Il est retenu par un arabe que l’on aperçoit en arrière-plan et dont la tête se devine, à côté de celle de l’animal, derrière la toile relevée du palanquin. L’envoi d’Eugène Mouton, l’ami qui publiera un an après sa mort les « Tableaux Algériens » de Guillaumet, est particulièrement émouvant puisqu’il date le don de ce dessin, vraisemblablement à un de leurs amis communs, du 19 mars 1887, soit quelques jours après le décès de Gustave Guillaumet (le 14 mars 1887).

1. Gustave Guillaumet, un peintre « saharien » passionné par l’Algérie

Gustave ...

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... Guillaumet nait dans une famille d’industriels ; cette aisance lui permettra d’avoir toute sa vie une indépendance financière, assez rare dans les milieux artistiques de l’époque. Elève de François Edouard Picot (1786-1868) et de Félix-Joseph Barrias (1822-1907) à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, Gustave Guillaumet expose au Salon de 1861 à 1880. Il se différencie de la plupart des autres peintres orientalistes par une vraie connaissance de l’Orient, et plus spécifiquement de l’Algérie, où il se rend une première fois en 1862. Parti pour l’Italie sur ses propres deniers après un échec au Prix de Rome de 1861, le mauvais temps rencontré sur sa route le fait prendre à Marseille un bateau pour l’Algérie. Malgré la malaria qu’il attrape là-bas, et qui lui impose un séjour de trois mois à l’hôpital militaire de Biskra, il revient enthousiasmé par ce pays, où il retournera une dizaine de fois. Il sera d’ailleurs le seul peintre à se rendre à cette époque dans l’extrême Sud Algérien, dans la région de Laghouat, aux confins du Sahara, qu’il découvre en 1877.

Comme l’écrivait François Mouquin dans le catalogue de l’exposition consacrée à Guillaumet en 2018 : « sa peinture n’était pas une simple peinture de genre. C’est le portrait d’une culture, celle de l’Algérie, dont il a su merveilleusement apprivoiser la lumière et traduire, mieux qu’aucun autre et comme aurait pu le faire un ethnologue, les coutumes, les métiers traditionnels et la vie patriarcale d’une civilisation millénaire. »

Guillaumet meurt à quarante-sept ans le 14 mars 1887 dans son atelier 5 cité Pigalle. Il est enterré au cimetière de Montmartre, où sa tombe est ornée d’une sculpture de Louis Barrias (le frère de celui qui fut son maitre aux Beaux-Arts) figurant une jeune Algérienne assise.

2. Description du dessin et œuvres en rapport

Non sans humour, Guillaumet représente ici un dromadaire, mais en nous donnant à voir l’arrière train de l’animal surmonté d’un imposant palanquin et encadré de tentures à pompons qui pendent le long de ses flancs. On devine également sur la droite le burnous blanc du chamelier dont la tête apparaît, à côté de celle de l’animal, à travers la toile du palanquin.

Ces dromadaires ont vraisemblablement été étudiés par Guillaumet lors de ses séjours dans la région de Laghouat. Un chapitre des « Tableaux Algériens », le livre de Gustave Guillaumet publié par Eugène Mouton un an après la mort de son ami, évoque d’ailleurs les dromadaires de l’Aga Eddin, le chef du Djebel-Amour, qui laissés en liberté viennent ruiner les plantations de Tadjemout, une ville située aux confins du désert dans la province de Laghouat.

Guillaumet a réalisé plusieurs tableaux représentant des dromadaires chargés d’un palanquin. L’un d’eux est d’ailleurs reproduit pour illustrer ce chapitre des « Tableaux Algériens ». L’étude présentée ici (dernière photo de la Galerie), conservée dans une collection particulière parisienne, nous donne une vue assez proche de ce à quoi pourrait ressembler notre dromadaire de face, chargé ici d’un large palanquin de couleur rouge écarlate.

Bien accueillis par la critique, les tableaux de Guillaumet pouvaient représenter à la fin de sa vie le summum de la décoration d’un intérieur bourgeois. C’est ainsi que dans Bel Ami (publié en 1885 par Maupassant), le héros Georges Duroy remarque dans le salon de Monsieur Walter, son patron à La Vie Française (dont il séduira la femme) « une plaine d’Algérie, par Guillaumet, avec un chameau à l’horizon, un grand chameau sur ses hautes jambes, pareil à un étrange monument. »

3. Eugène Mouton, écrivain et ami de Guillaumet

L’écrivain Eugène Mouton (1823 – 1902) a commencé comme magistrat avant de devenir un écrivain humoristique et fantastique. Après la publication en 1857 de L’Invalide à la tête de bois, son chef d’œuvre, il quitte la magistrature pour se consacrer entièrement à l’écriture. Il est aujourd’hui surtout connu pour quelques nouvelles fantastiques visionnaires, comme La Fin du Monde, publiée en 1872, dans laquelle il est le premier écrivain à imaginer que l'industrialisation à outrance puisse entraîner une pénurie de ressources naturelles, un réchauffement de la planète et la disparition de l'espèce humaine.

La légende familiale veut qu’il aurait rencontré Gustave Guillaumet à Fontarabie (dans le Pays Basque espagnol), alors que tous les deux peignaient les rues de la vieille ville. De cette rencontre devait naître une amitié indéfectible qui amena Eugène Mouton à publier en 1888, comme il s’y était engagé auprès de son ami sur son lit de mort, le texte des Tableaux Algériens dans un livre richement illustré de reproductions d’œuvres de l’artiste, en l’accompagnant d’une remarquable préface.

C’est à ce titre que l’envoi qui couronne ce dessin est particulièrement émouvant. Il est adressé à un certain Monsieur Mouls sur lequel nous n’avons pas malheureusement pas retrouvé d’information. Ce nom est difficile à lire mais nous l’avons déchiffré en comparant chaque lettre aux autres lettres de l’envoi. Ce nom de famille existe, en particulier dans l’Aveyron, une région qu’Eugène Mouton connaissait bien ayant séjourné comme Procureur Impérial à Rodez.

4. Encadrement

Ce dessin est présenté dans un cadre du XIXème siècle en placage d’ébène incrusté de filets de bois clair. Taillé dans les parties les plus claires du bois, ce cadre présente sur les côtés de grandes variations chromatiques qui lui confèrent un caractère exotique et précieux.

Principales références bibliographiques :
Gustave Guillaumet – Tableaux algériens – 1888 Livrairie Plon - Paris
(ouvrage collectif réalisé à l’occasion de l’exposition de 2018) L’Algérie de Gustave Guillaumet – 2018 Gourcuff Gradenigo

Conditions générales de livraison :

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