Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Adoration des Bergers,
Entourage d’Ambrosius Francken (1544/1545-Anvers, 1618)
Ecole Anversoise du début du XVIIe siècle
Huile sur panneau de chêne: h. 55 cm, l. 43 cm
Cadre en bois noirci aux moulures ondées d’époque XVIIe siècle
Dimensions encadré : h. 100 cm, l. 83 cm
Provenance: collection des Barons Schrenck Notzing, Munich, Bavière, puis par descendance
Relatant un épisode de la vie du Christ, notre tableau superpose l’Adoration des Bergers avec l’Annonce aux bergers en arrière-plan et illustre un groupe de personnages réunis dans l’étable autour de l’enfant Jésus.
Le format vertical compresse la composition en resserrant les personnages ente eux et les laissant partiellement sortir du cadre. Certains dont on aperçoit à peine les visages ou même les parties de visages accentuent la densité du groupe. Le peintre place au centre le berceau improvisé de l’enfant Jésus dont les tissus blancs se transforment en large point lumineux et ...
... attire l’œil vers le centre.
Les figures sont placées sur plusieurs registres : au premier plan des figures plus monumentales aux corps musclés et puissants ensuite les personnages plus menus au second et troisième plans. Joseph fait une figure a part avec le mouvement de son corps en oblique, il s’étale sur l’âne, poussé et gêné par la foule, presque étranger a la scène.
La gestuelle fortement accentuée crée du mouvement et du dynamisme : entre les bras tendus aux mains ouvertes, les mains jointes en prière, les mains pointant l’index vers le ciel. Le tumulte de la scène est ainsi transmis à travers ce langage corporel.
La palette aux couleurs vives et acidulées enchante par ses nuances roses et violacés, les verts bouteille, les rouges puissants, les ocres jaunes, les oranges aux reflets dorés. Le peintre sculpte des drapés de ses figures surhabillées avec des crêtes luisantes et une matière vibrante des étoffes.
Les visages masculins brulés par le soleil sont exécutés avec des ocres aux nuances brunes et apparaissent à contre-jour avec très peu d’éclairage et dans l'ombre des chapeaux. Ils tranchent avec la blancheur des carnations de Marie.
Son visage illuminé aux yeux mi-clos est dominé par son nez droit à la pointe proéminente. Ce trait de physionomie apparait fréquemment dans les visages féminins d’Ambrosius Francken (la Vierge dans « Les Trois Marie »,
Bar-sur-Seine, église Saint-Etienne; une femme dans « Laissez venir à moi les petits enfants », collection privée; une femme dans « La Déploration du Christ » au Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers)
Nous retrouvons sa raie de cheveux caractéristique est également identique à celle qu’on trouve dans les œuvres d’Ambrosius Francken.
Nous observons fréquemment chez Ambrosius Francken des figures masculines et féminines robustes et musclées au premier plan vus de dos. Une inclination pour les modèles antiques et de la Renaissance italienne qui a certainement été transmise par Frans Floris. Ces torsions des colonnes vertébrales visibles ou suggérées par des étoffes moulantes s’associent naturellement avec des héros antiques.
Il convient ainsi de comparer la femme vue du dos de notre tableau avec les figures dans les œuvres d’Ambrosius Francken (une femme dans Le Jugement de Zaleucus au Fitzwilliam Museum, Cambridge; le bourreau dans Décapitation de Saint George, Musée Royal des Beaux-Arts d’Anvers).
Si la composition et les points de convergence stylistiques pointent fortement vers les œuvres d’Ambrosius Francken ("Laissez venir à moi les petits enfants"
Collection privée, « Les Trois Marie » à Bar-sur-Seine, église Saint-Etienne), le pinceau de notre artiste semble plus vibrant et nerveux. Au lieu de lisser la matière, le peintre superpose des coups de pinceaux très légers et rapides sans repentir pour créer une texture et une profondeur dans la composition. Ses coups rapides, mais délicats et gracieux témoignent d’une grande habileté et d’une maitrise parfaite du dessin, mais aussi des effets lumineux, la virtuosité dans le rendu des reflets.
Considerant le nombre de peintres dans la famille Francken, il parait judicieux d’attribuer notre tableau à l’entourage direct d’Ambrosius Francken et probablement à un artiste de son atelier familial voire un membre de sa famille
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