Par Franck Baptiste Paris
Rare encrier de forme rectangulaire en marqueterie Boulle première partie*, de laiton sur fond d’écailles de tortue brune. Les côtés à profils en doucines sont enchâssés en partie haute et en partie basse dans des lingotières en laiton.
Les quatre angles sont agrémentés d’écoinçons en bronze en forme de consoles faisant offices de pieds. Ils représentent des têtes d’indiennes à bustes feuillagés.
L’ensemble des faces est décoré d’une fine marqueterie inspirée du recueil de gravures de Jean Bérain (1655-1711), « Diverses Inventions Nouvelles pour des armoiries avec leurs ornements ».
Le décor caractéristique de ce maître est composé d’arabesques et d’un
important bestiaire imaginaire comprenant des chimères, des masques de faune, des zéphyrs, des escargots ou encore des singes.
Le dessus présente une grande réserve concave sur fond de marqueterie, ainsi qu’un nécessaire à écrire en laiton, comprenant un compartiment pour ...
... l’encre, un pour l’éponge et un pour le sable.
Bâti en chêne.
Bel état de conservation, petites restaurations d’usage à la marqueterie.
Travail parisien, d’époque Louis XIV, vers 1700.
Dimensions :
Largeur : 29,5 cm ; Profondeur : 21 cm ; Hauteur : 8 cm
Notre avis :
L’encrier que nous présentons est un modèle de luxe de la plus grande rareté. Peu de gens savaient écrire à l’époque, et encore moins pouvaient se permettre de s’offrir un tel objet.
Son décor en marqueterie Boulle est à la pointe de la dernière mode qui sévit à Paris à la fin du XVIIe siècle.
La pureté des lignes et la variété des sujets représentés, dont certains prennent des apparences humaines, expriment la quintessence de l’art de Jean Bérain.
La qualité de réalisation reflète la maîtrise parfaite de la technique de la marqueterie Boulle. Si l’auteur de notre encrier est inconnu, nous pouvons proposer les noms de BVRB 1 er (1670-
1738) ou encore d’Alexandre-Jean Oppenord (1639-1715), qui réalisèrent ce type d’objets de tabletterie.
Il est évident qu’à cette époque-là un tel objet ne peut s’entendre que chez l’élite de la noblesse.
Première partie* : En superposant deux feuilles de placage lors de la découpe, on a créé des motifs et des fonds de deux matières différentes que l’on réassemble deux-à-deux. La première partie correspond aux motifs provenant de la première feuille de dessus (souvent celle de métal) avec le fond de la feuille du dessous (souvent celle d’écaille).
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