Par Poncelin de Raucourt Fine Arts
Artiste inconnu (Italie, début du XVIIe siècle)
Faune assis
Bronze sur socle en marbre (postérieur), 32 cm de hauteur
Provenance :
Collection particulière
Ce bronze représente un faune, figure mythologique de la Rome antique, souvent associé à la nature et à la fertilité, incarnant des attributs à la fois humains et bestiaux. Le faune est ici dépeint dans une posture dynamique, assis sur un socle de marbre qui, bien que postérieur à l'œuvre, accentue la dimension sculpturale de la pièce. Son corps musclé et tendu semble capturer un moment de jubilation ou de plaisir exubérant, comme en témoigne son visage levé, la bouche ouverte dans un sourire extatique. Ce geste expressif, accompagné du positionnement désinvolte de son bras levé derrière la tête, rappelle la liberté et l'hédonisme traditionnellement associés à ces créatures mythologiques.
La qualité du travail du bronze est remarquable, particulièrement dans les détails musculaires et ...
... l’expressivité du visage, signes d'une maîtrise technique propre à la sculpture italienne de la Renaissance tardive et du début du baroque. Le faune présente des jambes musclées mais aussi marquées par des sabots, soulignant son caractère hybride, mi-humain mi-animal. Cette hybridité reflète une tradition iconographique où les faunes sont souvent associés à la débauche et à la vie sauvage, s’éloignant de la société humaine.
L’Italie du XVIIe siècle, particulièrement Rome et Florence, était le foyer d'une production artistique prolifique, avec des artistes comme Gian Lorenzo Bernini et Alessandro Algardi, qui dominaient la scène sculpturale. Le bronze était un matériau privilégié pour sa durabilité et son potentiel expressif, et cette œuvre en est un exemple typique. Bien que l'auteur de ce faune reste anonyme, il s'inscrit dans la lignée de ces sculpteurs baroques italiens, où l'émotion, le mouvement et l'expressivité étaient des éléments centraux de la composition sculpturale.
Cette œuvre, par son échelle modeste et son sujet mythologique, aurait pu servir d'objet décoratif dans une villa aristocratique, illustrant à la fois l'érudition du propriétaire et son goût pour les formes artistiques célébrant l'antiquité et ses mythes.