Par Franck Baptiste Paris
Rare console de forme « demi-lune » en bois de chêne doré à la feuille.
Elle arbore deux montants en forme de termes terminés par des cariatides à bustes de déesses coiffées et drapées à l’antique.
Les quatre faces des pilastres finement sculptés de branchages d’oliviers.
Les montants sont reliés entre eux par une traverse en partie haute et une entretoise en partie basse.
La traverse richement décorée d’une triple rangées de sculpture, une frise délicatement ajourée d’oves entrelacées, encadrée d’une frise de perles et d’une frise d’oves et de dards.
En partie basse, une importante entretoise est reliée aux dés de terminaison des termes.
De forme hexagonale elle est finement sculptée d’une frise d’entrelacs et d’une frise de raies de coeurs sur la face avant et de deux branches d’oliviers sur les parties supérieures.
Au centre est disposé une trés belle cassolette qui laisse s’échapper le feu sacré, de forme ...
... « navette » elle arbore un trés beau décor à l’antique » de culot de palmettes, tores de lauriers et têtes de béliers.
L’ensemble repose sur quatre pieds toupies.
Dessus de marbre d’origine bleu Turquin, avec une belle découpe à la Grecque qui épouse les lignes de la console.
Trés bel état de conservation, grande finesse de la sculpture, dorure d’origine trés fraiche.
Travail parisien d’époque Louis XVI vers 1785-1790, probablement par Georges Jacob ou Jean Baptiste Claude Sené d’après un dessin de l’ornemaniste Jean Louis Prieur.
Dimensions :
Largeur : 129,5 cm ; Hauteur : 88 cm ; Profondeur : 48 cm
Notre avis :
La console que nous présentons est caractéristique de la dernière mode en vigueur à Paris sous le règne de Louis XVI.
Ce style néoclassique pur, avec des figures antiques, se retrouve notamment sur les commandes passées par la famille royale à l’aube de la révolution, dans les années 1785-1789.
Le plus bel exemple est le mobilier de salon livré par Jean Baptiste Sené pour le cabinet intérieur de la reine Marie-Antoinette ; il présente des cariatides drapés qui soutiennent les accoudoirs et des termes aux sculptures trés proches de ceux de notre console.
Un projet de console royale par l’ornemaniste Jean Louis Prieur (1732-1795) est conservé au musée des arts décoratifs de Paris (inv. 8529), il arbore lui aussi des cariatides similaires.
Seul un cercle restreint, constitué de la famille du roi et de ses frères les Comtes de Provence et d’Artois, cédera à cette mode éphémère qui connaitra un fort engouement avant d’être stoppé net par la révolution.
Cela ne permettra pas le cheminement habituel d’une mode nouvelle qui passe par la famille royale, puis par des commandes de suiveurs issu de l’élite de la noblesse parisienne avant une diffusion plus massive dans tout le royaume.
En raison de son caractère trés décoratif, cette mode reviendra une fois les turpitudes de la révolution passées, avec des consoles directoire ou empire aux formes plus strictes, aux bois foncés et aux marbres noirs qui seront à des années lumières de l’opulence de l’ancien régime et de sa profusion de sculptures.
La finesse d’une sculpture ajourée dans un bois de chêne trés dur et la présence de plaques de fer visées pour éviter toute déformation, sont des caractéristiques que l’on va retrouver sur les sièges les plus précieux réalisés par Georges Jacob et Jean Baptiste Claude SENÉ.
Il est fort probable que notre console fut réalisée par un de ses deux artisans, avant de rejoindre l’atelier de Louis-François Chatard, le célèbre doreur du garde meuble.
Notre console qui est en trés bel état et particulièrement décorative et constitue à nos yeux une pièce muséable de la plus grande rareté.
Retrouver le mobilier ou les objets d''art similaires à « Console en bois doré aux cariatides, Paris époque Louis XVI vers 1790 » présenté par Franck Baptiste Paris, antiquaire à Paris dans la catégorie Console Louis XVI, Mobilier.