Par Franck Baptiste Paris
Modèle de forme demi-lune à décrochement à la grecque.
La traverse finement ajourée de rinceaux de feuillages dans deux réserves rectangulaires séparées par un dé de raccordement orné d’une acanthe déployée.
Elle repose sur un pied central constitué d’un enroulement à décor de frises de raies de cœur et entrelacs et terminé par un pied en patte de lion ourlé d’une acanthe.
Dessus de marbre d’origine griotte de Campan ceinturé d’une frise de perles en bronze doré.
Belle dorure d’origine à la feuille à double patine amatie et brillante (petites retouches d’usage).
Exceptionnelle qualité de sculpture.
Travail parisien d’époque Louis XVI vers 1780 d’après un dessin de Richard de Lalonde*.
Dimensions :
Hauteur : 89 cm ; largeur 86 cm ; profondeur : 41 cm
*Richard de Lalonde est un dessinateur et ornemaniste français actif à Paris à la fin du règne de Louis XVI. Il réalise de nombreux dessins néoclassiques de ...
... meubles et objets d’orfèvrerie qui sont regroupés dans plusieurs recueils. Plusieurs gravures publiées dans son Cinquième cahier de tables et consoles, notamment un projet de table et des projets de consoles d’appliques (voir photos), sont extrêmement proches de notre modèle.
On peut aussi citer un très bel exemple avec une paire de consoles passée en ventes publiques le 12 décembre 2002 chez Christie’s Londres, lot 30, et commandée par l’architecte Claude-Antoine Colombot le 12 novembre 1789 pour l’hôtel de François-Gabriel Chappuis de Rosières, à Besançon.
Comme sur notre console et les dessins de de Lalonde, on retrouve les mêmes pieds à enroulement terminés par des pieds griffes ourlés d’acanthes et le même décor de raies de cœur étirées et de frises d’entrelacs.
Notre avis :
La console que nous présentons provient de l’hôtel de Jarnac à Paris où elle se trouvait probablement depuis l’origine. La date de construction de la bâtisse (1784) correspond parfaitement aux dessins de Richard de Lalonde et aux autres consoles qui lui sont attribuables. Nous pouvons donc la dater des années 1785-90. La pureté et la complexité du dessin néoclassique de notre ornemaniste sont alliées à la parfaite réalisation du maître sculpteur qui a œuvré dans un bois de chêne particulièrement dur.
En raison de rapprochements stylistiques avec les consoles réalisées par Georges et Henri Jacob, nous pouvons penser que ces derniers ont massivement travaillé d’après les dessins de de Lalonde.
Notre console est présentée en parfait état de conservation, dans sa dorure d’origine et avec son marbre d’époque cerclé d’une frise de perles en bronze. Elle est un très bel exemple des dernières productions de la fin de l’Ancien Régime.
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