Par Sérignan Antiquités
Commode Mazarine en marqueterie de bois de placage indigène des alpes attribuée à Thomas HACHE (Toulouse 1664- Grenoble 1747). De forme quadrilatère rectangle à façade à double galbe bombé en arbalète et à flancs plats ; chacun des quatre montants est pourvu de console saillante terminée par un petit pied cambré ; le tout est coiffé d’un plateau bois rectangulaire à angles antérieurs inclinés à coins rond, ceint d’une lingotière de laiton marquée d’écoinçons en bronze ciselé. Beau décor de marqueterie géométrique symétrique de rinceaux et arabesques démarqués de filets de sycomore mettant en valeur le jeu de contrasté des essences de noyer de fil et de loupe. Notre commode ouvre par quatre tiroirs sur trois rangs simulant six tiroirs. Belle garniture de laiton et de bronze ciselés et dorés tels que : lingotière, écoinçons, poignées ballantes tombantes, entrées de serrures, clef et sabots feuillagés. La présence sur les côtés de poignet ...
... tombante est une réminiscence du coffre dont les premières commodes tirent leurs origines, à partir du dernier tiers du XVIIe siècle. Dimensions : largeur 121cm-profondeur 63.7cm- hauteur 80.5cm.
Une commode d'un modèle approchant figure dans l'ouvrage de Pierre et Françoise Rouge : « Le génie des Hache », planche n°78. La commode dite « Mazarine» en raison de ses montants à consoles balustre saillantes, rappelant le mobilier réalisé pour la première fois pour la bibliothèque créée par le cardinal Mazarin en 1643. La commode Mazarine nous rappelle également qu’elle est l’un des tous premiers modèles français de meuble en marqueterie de bois autochtone, le plus souvent en placage de noyer ou d’olivier ; plus colorée que la marqueterie Boulle de laiton et écaille, elle est très appréciée à la fin du règne du Roi-Soleil. De célèbres artisans nés ou passés par les Pays-Bas, comme Pierre Gole ou Jean Mace, diffuseront cette mode en France. Mais ces modèles furent adoptés par plusieurs artisans, dont les membres de la célèbre famille Hache : Noël, tout d’abord, qui passa certainement par l’atelier de Pierre Gole à Paris, puis Thomas, installé à Grenoble.
Thomas Hache (1664-1747): Thomas est le paterfamilias de la dynastie d'ébénistes Hache. Arrivé à Grenoble vers 1695, il épouse en 1699 la fille de Michel Chevallier, ébéniste grenoblois dont l'atelier s'était établi dans la dernière décennie du XVIIe siècle. Thomas n'est pas seulement un ébéniste de talent, mais aussi un administrateur et un homme d'affaires avisé qui instaure une pratique efficace de division du travail qu'il a probablement observée dans les ateliers parisiens.
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