Par Franck Baptiste Paris
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Belle commode ouvrant par deux tiroirs sans traverse.
Modèle galbé en façade et sur les cotés ; superbe décor en marqueterie d’incrustations de fleurs en bois de bout* sur des fonds de bois de rose disposés en ailes de papillons.
Le tout est encadré par de subtiles réserves d’amarante délimitées par des filets, en agrafes et entrelacés à la Grecque.
Belle ornementation de bronzes rocailles finement ciselés, dans leur dorure au mercure d’origine.
Marbre d’origine Brèche d’Alep à double moulurations, qui épouse parfaitement la forme du meuble.
Rare état de conservation.
Deux estampilles G.H LUTZ et JME.
Travail Parisien d’époque Louis XV vers 1760 par Gérard Henri Lutz.*
Dimensions :
Largeur : 98 cm ; Hauteur : 85 cm ; Profondeur : 51,5
*Bois de Bout : En menuiserie ou marqueterie, le bois de bout correspond au découpage d'un tronçon de bois en rondelle donnant un motif de veines d'écartement égal.
Le bois de bout est donc ...
... scié perpendiculairement au fil ou aux fibres, ou découpé transversalement dans la bille de bois. On dit que la section est en bois de bout, par opposition de la découpe en bois de fil .
* Gérard Henri Lutz (1736-1812) est un ébéniste originaire d’Hanovre en Allemagne, il est reçu maitre à Paris le 10 Octobre 1766.
Dans son atelier de la rue des Gravilliers, il fabrique aussi bien des meubles Louis XV, voire même d’esprit encore Régence, comme des commodes tombeaux, que des ouvrages Transition ou Louis XVI.
Il habille ses productions de luxueux placages en marqueteries diverses, trophées, fleurs, vases ….
Notre avis :
La commode que nous présentons est un bel exemple des plus belles marqueteries réalisées à Paris au milieu du 18 ème siècle.
Elle associe la précision des incrustations à un fort contraste, obtenu par un jeu de lumière et d’ombre, entre le bois de rose et l’amarante.
La luminosité de notre commode est renforcée par un marbre « brèche d’Alep » aux douces tonalités et par des bronzes rocailles.
Les poignées « en acanthe agrafée » et le tablier asymétrique sont caractéristiques du plus pur style Louis XV, qui atteint son apogée dans les années 1750.
Mais la présence de filets « à la Grecque » annonce l’avènement du retour à l’antique et signe les prémices du style Louis XVI, ce qui nous permet de dater notre commode de la décennie 1760.
Comme une majorité des artisans venus du Nord de l’Europe, notre ébéniste sera un excellent représentant de ce style nouveau.
La proximité de notre commode avec des oeuvres signées de ces compatriotes, Feilt, Schlichtig,Latz, Oeben, Kemp… démontre les forts liens qui unissaient la communauté.
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