Par Sérignan Antiquités
Cartel d’applique et sa console en marquèterie Boulle aux cinq couleurs, il est marqueté en contrepartie de laiton, inséré d’arabesques symétriques d’écaille de tortue brune agrémentée de fleurons en corne teintée jaune, vert, bleu et rouge. Véritable marqueur du temps, une élégante ornementation florale naturaliste de bronze doré asymétrique marque le triomphe du style rocaille sur le baroque. Le bâti violoné de la caisse et la console sont entièrement en chêne. Le corps en principal comprend une partie supérieure, appelée amortissement qui dissimule le timbre et son marteau. L’amortissement, posé sur le sommet du corps principal, est positionné par quatre tiges en fer forgé. Celui-ci est coiffé d’un angelot assis sur un rocher tenant dans sa main droite un sablier ; sablier symbolisant, le temps qui passe... La porte arrière du corps principal, dont l’intérieur est marqueté de rinceaux symétriques, permet d’accéder au mouvement ; chacun des ...
... deux côtés est ajouré et pourvu d’une vitre afin d’apprécier au mieux le mécanisme. La terrasse intérieure est également marquetée d’un damier en perspective. Le mouvement est signé Théodore de Mire Adris sur la platine arrière avec une très belle écriture à l’anglaise. La roue de compte est pleine et ses chiffres sont joliment gravés sur le périmètre. Il s’agit donc d’un mécanisme de timbre à chaperon sonnant les heures et les demi-heures. La suspension à fil sans réglage a été remplacée par une à lame afin d’optimiser tant sa régularité que sa fiabilité. La lentille du balancier est ajustable en hauteur par un petit écrou à sa base afin de réguler l’avance ou le retard. Celui-ci est relié à la suspension par une petite palette en laiton. Les roues sont à quatre branches minces dégressives. Le cadran est pourvu de vingt-cinq cartouches en émail banc sur trois rangées circulaires : douze grands pour les heures représentées en chiffres romains bleus et douze plus petits pour les minutes en chiffres arabes noirs et une plaque centrale ; tous sertis dans un disque de bronze sculpté de coquilles et fleurons où court en périphérie une guirlande végétale fleurie. Sur l’émail blanc, on peut distinguer quelques rides du temps dues à ses presque 300 ans de loyaux services par la présence de légers fins cheveux. Les carrés de remontage des ressorts à huit jours sont assez écartés en raison de leurs tailles ; ils débordent à cheval sur la plaque centrale et le cadran en bronze doré. Le carré de droite entraîne la sonnerie des heures et des demis, celui de gauche fait avancer les aiguilles. Celles-ci sont très élégamment façonnées à claire-voie en métal doré ; l’aiguille des heures est façonnée en fleur de lys. Le tout repose sur une console en adéquation au décor de marquèterie de laiton, d’écaille et de corne aux quatre couleurs ; toutes ses arêtes vives sont remontées de bronzes fleuris et ponctuées d’un cul-de-lampe rocaille.
Dimensions : hauteur 106cm - 77.5 en principal et 28.5cm pour la console– largeur 31.5 en principal et 41.5cm pour la console – profondeur 15 cm en principal 17.5cm pour la console.
Une trace de marque nominale est visible sur le sommet du corps principal. Malheureusement, il ne nous a pas été possible de la déchiffrer ; probablement celle d’un marchand-mercier qui aurait revendu le cartel, ou l’estampille d’un ébéniste après une réparation postérieure.
La datation approximative de notre cartel vers 1730 – 1740 est facilitée par des détails d’évolutions tant techniques que stylistiques ; en premier lieu, ses lignes violonées, puis l’élégante ornementation florale naturaliste des bronzes dorés à l’asymétrie débridée typiquement « Rocaille » qui cohabitent toujours et encore harmonieusement aux arabesques encore symétriques des volutes d’écaille de tortue brune agrémentées de fleurons en corne teintée jaune, vert, bleu et rouge ; évolution qui n’apparait qu’en 1730. De plus le cadran est encore composé de plusieurs plaques d’émail ne pouvant dater que d’avant 1740, période où l’on crée les cadrans d’un seul tenant d’émail.
Ce cartel est assez exceptionnel, du fait de ses qualités esthétiques et techniques rarissimes ; l’ensemble galbé, décoré de fleurs et fleurons aux cinq couleurs sur fond de laiton est très réussi et surtout excessivement rare. D’ordinaire les cartels en marquèterie Boulle sont certes en marquèterie de laiton et d’écaille de tortue, mais la polychromie aux cinq couleurs sur corne fait défaut. La qualité des bronzes se passe de commentaires. Le mouvement a été exécuté par un bon horloger. Il est tout à fait étonnant de voir avec quelle précision il continue à mesurer le temps après près de 300 ans de fonctionnement. Notre cartel a fait l’objet d’une parfaite restauration tant en ébénisterie, qu’en horlogerie. Notre ébéniste a su refixer les décollements et soulèvements de laiton et d’écaille et pratiquer une finition parfaite au vernis au tampon ; notre horloger a totalement mis à plat le mécanisme afin de le réviser et de le nettoyer puis de le tester. Une attestation à ce sujet vous sera fournie.
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