Par Franck Baptiste Paris
Rare tête en marbre blanc de carrare représentant l’empereur « Lucius Septimius Bassianus » plus connu sous le sobriquet de Carracala. (Lyon Gaule 188 ap JC - Carrahe Syrie 217 ap JC).
Il est représenté enfant à l’âge de dix-douze ans avec une belle chevelure aux larges mèches qui retombent sur son front et sur ses oreilles.
Son visage juvénile présente une petite bouche aux lèvres serrées, un nez fort et large, un front dégagé et un regard droit avec des pupilles finement incisées, qui sont surmontées par deux sourcils juste esquissés.
Très bel état de conservation, importante cassure avec manque à la partie dextre du cou, trou circulaire correspondant à une trace de tenon sur la nuque.
Travail Italien de la fin du 16e siècle ou du tout début du 17e siècle.
Socle en ébène.
Dimensions :
Tête : Hauteur : 32 cm ; Largeur : 20 cm
Socle en ébène : Hauteur : 18 cm ; Largeur : 15,5 cm ; Profondeur : 15,5 cm
Hauteur totale : 51 ...
... cm
Tête similaire :
-Musée du Louvre, Paris, Buste de Caracalla enfant , ancienne collection Scipione Caffarelli-Borghèse (1577-1663) acheté au prince Camille Borghèse par Napoléon en 1807.
Notre avis :
L’iconographie de la tête que nous présentons est désignée par les historiens de l’art sous le terme « Caracalla de l’arc des argentiers » ; on peut en effet reconnaitre les mêmes traits sur le portrait du jeune empereur représenté sur cet édifice bâti à Rome en 204 après JC et toujours en place.
Mais la première version fût probablement un buste réalisé pour la nomination du jeune Lucius au titre d’Auguste en 198.
Plusieurs têtes antiques de ce modèle nous sont parvenues, un buste est conservé à la NY Carlsberg glyptotek de Copenhague (N°Inv 731) , un autre buste provenant de la villa Chiragan est conservé au musée Saint-Raymond de Toulouse (N°inv RA 119), une tête provenant des fouilles de Markouna en Algérie est conservée au Musée du Louvre (N Inv MA 1173).
Mais notre tête est totalement similaire à celle présente sur le buste du Musée du Louvre (N° inv MA 431) provenant de la collection du cardinal Scipione Borghèse qui fût vendue par le prince Camille Borghèse à Napoléon en 1807.
Cette sculpture au maniérisme idéalisé, avec des canons très inspirés de la renaissance florentine, date de la fin du 16 ème siècle ou du tout début du 17 ème siècle.
Notre tête présente une usure légèrement plus prononcée que la tête Borghèse qui fût conservée de manière optimale durant deux siècles à Rome avant depuis deux siècles au Musée du Louvre ; mais elle provient du même atelier, et comme nous l’indique la trace de tenon dans la nuque, elle était aussi montée sur un buste.
A cette époque, de nombreux collectionneurs souhaitaient posséder des suites de bustes d’empereurs pour orner les grandes galeries de leurs palais et les têtes antiques faisaient soit défaut à cause de la rareté soit elles étaient trop abimées pour être présentées.
Les plus grands sculpteurs s’attelèrent donc à copier les modèles antiques et cela depuis la renaissance, mais une légère influence maniériste nous permet assez facilement de reconnaitre cette antiquité révisée et idéalisée.
Nous ne savons pas si le Cardinal Borghèse a commandé cette œuvre directement à un sculpteur au tout début du 17 ème siècle ou s’il l’a acheté ce buste comme beaucoup d’autres sculptures, ce qui indiquerait une fabrication plus ancienne , peut être de la fin du 16 ème siècle mais ce qui est certain c’est que notre tête constitue un très bel exemplaire de cette production italienne.
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