Par Galerie Thierry Matranga
Tableaux anciens, dessins, sculptures, objets religieux
Huile sur toile. École italienne de la fin du 18e siècle.
Sous un ciel azur chargé de nuages bas et dont la teinte rosée dans les lointains laisse penser que l’action se situe en fin de journée, de nombreuses ruines classiques s’alignent pour ouvrir une voie de circulation centrale. Ainsi se succèdent arc, temple, palais, statues monumentales, obélisque et… le Colisée ! Cet ordonnancement quelque peu fantaisiste est une constante dans le genre pictural du caprice. Seule avec ses deux enfants, une matrone traverse ce majestueux décor. A l’arrière-plan au centre, des pilleurs fouillant dans les éboulis sont épiés par un homme assis à l’ombre d’une colonnade. Et comme le caprice permet toutes les audaces, la fontaine surmontée d’une sphinge est toujours alimentée en eau.
Enfin, notre tableau respectant les règles de l’art des « rovine ideate », laisse la nature reprendre ses droits sur la création de l’homme : les sommets des monuments sont garnis ...
... de végétation. Cela donne un côté moins froid et plus décoratif à la « vedute », la décoration étant un des objectifs de ce genre pictural.
L’œuvre est présentée dans un imposant cadre à casseta à coins décrochés et décor de godrons dans les oves en bois sculpté et doré.
Dimensions : 89 x 120 cm la vue – 108 x 146 cm avec le cadre
Biographie : Giovanni Paolo Panini (Piacenza 1691 - Rome 1765) s’initie à la peinture dans sa ville natale auprès de Giuseppe Natali et Andrea Galluzzi. Mais c’est dans l’atelier des Bibbiena, maîtres de la perspective, qu’il développe son goût pour les décors architecturés. Etabli à Rome dès 1715, le jeune Giovanni débute une brillante carrière de décorateur de palais. Les fresques qu’il réalise dans la Villa Patrizi, le palais Quirinal ou encore le palais Alberoni sont remarquables. Mais ce sont ses « vedute » et ses caprices mettant en scène les monuments de Rome qui lui amènent la gloire et un succès international.
Dans l’univers des « vedutistes », il semble se distinguer de ses prédécesseurs par une grande liberté de vision mêlant arbitrairement monuments et scènes de vie. L’imaginaire de Pannini préfigure l’œuvre d’Antonio Joli et d’Hubert Robert qui furent ses élèves à l’Académie de Saint Luc à Rome.
Bibliographie :
- SESTIERI, G, Il capriccio architettonico in Italia nel XViII e XVIII secolo, Etgraphiae Foligno, 2015
- ARISI, Ferdinando, Gian Paolo Panini e i fasti della Roma del’700, Ugo Bozzi Editore, 1986
- ARISI, Ferdinando, Giovanni Paolo Panini 1691 – 1765, Electa, 1993.
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