Par Stéphane Renard Fine Art
20 x 31 cm (45.7 x 56.6 cm encadré)
Inscription “Veranda am Canal und Orangeriehaus im Herzogisches Park zu Sagan” en dessous de la vue sur la feuille d’album
Provenance : Dorothée de Talleyrand-Périgord, duchesse de Sagan
Collection des ducs de Talleyrand – Château de Valençay
Vente « Les Vues de Sagan », Sotheby's Monaco, 4 mars 1989, n°66.
Cette gouache est un émouvant souvenir de l’un des plus beaux domaines de Basse-Silésie, le château ducal de Sagan, dont l’orangerie est représentée ici au temps de sa splendeur, par une belle journée d’été. Le mariage en 1809 de Dorothée von Biron, princesse de Courlande avec Alexandre-Edmond de Talleyrand-Périgord avait fait entrer Sagan dans les propriétés de cette illustre famille française et explique la présence d’un album présentant des vues de Sagan, dont provient cette gouache, dans la bibliothèque du château de Valençay, jusqu’à sa dispersion en 1989…
1. Description de ...
... l’œuvre
Cette gouache nous présente une vue d’ensemble de la presqu’île entourée d'un canal dérivé de la rivière Bober sur laquelle avait été construite l’orangerie du château de Sagan. Ce vaste bâtiment aux 21 fenêtres de façades se découvre au-delà d’un chemin d’accès protégé par une vérandah couverte de plantes grimpantes. De style néoclassique, la façade de l’orangerie est rythmée par trois pavillons surmontés d’un attique qui entourent deux longues galeries. Devant s’étend un jardin fleuri aux massifs rectangulaires, agrémenté de fontaines et bordé d’orangers en pots.
Cette orangerie avait été construite en 1796 dans un style néoclassique par l'architecte Christian Schulze (1748 - 1831). La disposition des deux pavillons d’angle reprend (en plus ramassé) celle du pavillon de Bagatelle (dernière photo de la galerie) avant sa surélévation par Richard Wallace et témoigne d’une influence française dans l’architecture.
Nous n’avons pas réussi à retrouver d’éléments biographiques sur E. Hackert, un dessinateur et lithographe dont les vues de Sagan semblent constituer la principale réalisation.
2. Le duché de Sagan
Créé au XIIIème siècle, le duché de Sagan est possédé par différentes grandes familles germaniques avant d’être acheté en 1786 par Pierre von Biron (1724-1800), duc de Courlande. Il appartient successivement à ses deux filles Wilhelmine et Pauline avant d’être racheté en 1845 par sa fille cadette Dorothée, l’épouse d’Alexandre-Edmond de Talleyrand-Périgord (le deuxième duc de Talleyrand et le deuxième duc de Dino). Un diplôme du roi de Prusse, en date du 6 janvier 1845, l’investit comme duchesse de Sagan. A sa mort en 1862, son fils Napoléon-Louis obtient par décret impérial l’autorisation de porter en France ce titre étranger. Ce titre continuera à être porté en France par le fils de celui-ci Boson de Talleyrand-Périgord (1832-1910), puis par ses petit-fils Hélie (1859 – 1937) et Boson (1867 – 1952) de Talleyrand-Périgord puis par Hélie de Talleyrand-Périgord, un cousin des précédents avec lequel le titre de duc de Sagan s’éteindra définitivement en 1968.
C’est avec Boson de Talleyrand-Périgord (le quatrième duc de Talleyrand) que le nom de Sagan prendra une double dimension littéraire. Marcel Proust introduit le « prince de Sagan » comme un des personnages secondaires de cet univers imaginaire recréé dans La Recherche du Temps Perdu à partir du monde aristocratique qui le fascine . Et c’est de ce personnage proustien que l’écrivain Françoise Quoirez tirera à son tour le pseudonyme sous lequel elle sera mondialement connue à partir de la publication en 1954 de Bonjour Tristesse…
3. Splendeurs et misères du domaine de Sagan
Le château et le parc de Sagan sont l’objet d’une attention toute particulière de la duchesse de Sagan qui en fait sa principale résidence après le rachat du domaine en 1845 et il est vraisemblable que l’album dont est issu notre gouache fut commandé vers 1850 pour célébrer cette rénovation. Le parc, agrandi par des acquisitions successives pour atteindre la superficie de 230 hectares, avait été aménagé magnifiquement par la duchesse qui avait pris conseil auprès du spécialiste de l’époque, le prince Pückler-Muskau, dont le domaine de Branitz se trouvait près de Cottbus, à une cinquantaine de kilomètres de Sagan. Quant au château lui-même (4ème photo de la galerie) c’est un château austère, en forme de U, entouré de douves sèches, une forteresse de briques au toit de tuiles. Il comportait une centaine de pièces.
Les autres « Vues de Sagan » dont nous reproduisons dans la galerie quatre exemplaires passés récemment en vente témoignent du raffinement de la décoration intérieure de cette demeure.
A sa mort en 1862 la duchesse de Sagan, qui résidait principalement à Sagan depuis l’acquisition du domaine y est enterrée aux côtés de sa sœur Wilhelmine. Le château fut détruit en 1945 lors de violents affrontements entre les troupes russes et allemandes et reconstruit après la guerre par le gouvernement polonais pour devenir un centre culturel dont les salles polyvalentes abritent des réceptions de mariage. Quant à l’orangerie, elle aurait disparue …
4. Encadrement
Vendue en feuille lors de la vente de Monaco, notre vue est aujourd’hui encadré dans un cadre en pitchpin à filet noirs (moderne), dans l’esprit des cadres utilisés au XIXème siècle pour encadrer des estampes.
Principale référence lithographique :
Sagan und Sprottau in der schlesischen Geschichte “Les vues de Sagan » - Bergstadtverlag Wilhelm Gottlied Korn – Würzburg 1992
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