Par Dei Bardi Art
Vierge à l’Enfant trônant
Région mosane, fin du XIII siècle
73 x 29 X 12 cm
Sculpture en bois polychrome, dos évidé, polychromie d’origine partiellement reprise
Provenance :
Ancienne collection privée belge du début du XX siècle
Littérature en rapport :
M. Devigne, La sculpture mosane du XIIe au XVIe siècle. Contribution à l'étude de l'art dans la région de la Meuse moyenne, Paris-Bruxelles, 1932 ;
R. DiDier, La sculpture mosane du XIe au milieu du XIIIe siècle, in Rhein und Maas. Kunst und Kultur, 800-1400, 2, Cologne, 1973
Cette rare Vierge à l'Enfant témoigne de l'évolution de l'iconographie romane de la Sedes Majestae au cours du XIIIe siècle. Les Vierges à l’Enfant en Majesté furent un thème iconographique particulièrement important durant l’époque médiévale. Les pèlerinages encouragèrent leur développement tout en diffusant les modèles. L’image symbolise autant le mystère de l’incarnation que le rôle ...
... essentiel de la Vierge dans l’histoire du Salut.
Cette hiératique et gracieuse Vierge à l’Enfant assise en position frontale dérive d’un type iconographique de Vierges en majesté inauguré au milieu du XIIe siècle: les influences romanes sont encore bien présentes mais l’expression des visages est gagnée par un certain naturalisme; La Mère et l’Enfant présentent des belles proportions, une posture et des gestes harmonieux; les plis des draperies sont souples et d’une belle qualité.
Par son iconographie, cette Vierge en Majesté relève encore des « Sedes Sapientae » romanes mais tout en la sculpture figure déjà le style nouveau du second tiers du XIII siècle.
Assise sur un banc, Marie présente son Enfant début sur son genou gauche; le visage ovale, est encadré par un voile qui devait être retenu par une couronne. La Vierge présente un visage aux traits stylisés avec les arcades sourcilières en demi-cercle, des yeux en amandes; Elle est vêtue d'une robe ceinturée à la simple encolure et d'un manteau dont un pan revient sur le devant.
L'Enfant Jésus, porte une longue tunique qui laisse dépasser ses petits pieds. Début et des face il conserve une attitude hiératique qui était visible dans les sculptures antérieures; en revanche la position des pieds qui ne sont pas parallèles témoigne d’une majeure liberté. Jésus portait vraisemblablement un globe et une croix, symboles à la fois du rachat du péché, par analogie de la forme ronde avec la pomme, et de la souveraineté du Christ sur l’univers.
On retrouve ces caractéristiques iconographiques et stylistiques dans d'autres Vierges exécutées dans la région mosane à la fin du XIIIe siècle; cette oeuvre est un rare témoignage de sculpture romane en bois.
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