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Madonne vers 1300
Madonne vers 1300 - Sculpture Style Moyen Âge Madonne vers 1300 - Kolhammer & Mahringer Fine Arts Madonne vers 1300 - Moyen Âge
Réf : 117461
68 000 €
Époque :
XIe au XVe siècle
Dimensions :
H. 84 cm
Sculpture Sculpture en Bois - Madonne vers 1300 XIe au XVe siècle - Madonne vers 1300
Kolhammer & Mahringer Fine Arts
Kolhammer & Mahringer Fine Arts

Spécialisé dans les sculptures et les peintures de maîtres anciens


+43 676 4128888
Madonne vers 1300

Madonna
Région de Cologne
Vers 1300
Bois de tilleul sculpté
Hauteur 84 cm

Cette madone, sculptée vers 1300 dans la région de Cologne, est un remarquable témoignage de la sculpture et de l’artisanat gothiques. La sculpture est composée de cinq parties distinctes qui ont été assemblées à l’aide de chevilles et offre ainsi un aperçu fascinant du processus de travail d’un sculpteur gothique. Pendant longtemps, l’histoire de l’art s’est demandé si les sculptures en bois du Moyen Âge pouvaient ou non être constituées de pièces assemblées. Cette sculpture en est une preuve impressionnante. La transparence du bois met en valeur la finesse de la sculpture et l’élégance gothique de cette pièce de dévotion.

Focus sur Marie et l’Enfant

La représentation se présente debout, avec l’enfant Jésus dans les bras. Elle porte une robe fluide qui descend jusqu’au sol, sous une cape volumineuse fixée à sa poitrine par une broche. Sa haute couronne, ...

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... ornée de sculptures élaborées, symbolise son statut de reine du ciel. L’enfant Jésus vêtu est assis sur son bras gauche et fait face à Marie. Son bras droit est levé, la paume vers le haut, comme s’il était en train de discuter avec elle. Dans son autre main, il tient un rouleau, allusion aux Saintes Écritures et à la sagesse divine.

La pose de Marie renforce cette interaction ; sa main droite est légèrement levée, ce qui suggère qu’elle saisit son fils. La relation intime entre la mère et l’enfant est magnifiquement transmise par leur proximité physique et la dynamique de la conversation, soulignant le lien tendre et affectueux qui les unit. Le geste vif du garçon et l’attitude douce de sa mère créent un dialogue d’une profonde signification spirituelle.

Le visage de Marie incarne l’idéal de beauté gothique. Son front haut, ses yeux en amande typiques aux paupières marquées et son petit nez droit sont complétés par une bouche légèrement souriante. Sous son voile, d’épaisses boucles finement travaillées encadrent son visage et se reflètent dans les frisettes courtes et sauvages de l’enfant Jésus. Cela permet de créer une harmonie visuelle entre les deux personnages.

Caractéristiques stylistiques de la Madone

Cette sculpture est un exemple exceptionnel de l’artisanat gothique peu après 1300. Elle se caractérise par une conception détaillée des cheveux et un drapé magistral. Les cheveux bouclés de Marie et de l’Enfant Jésus sont méticuleusement sculptés et confèrent aux personnages une plasticité presque palpable. Le voile de Marie présente des plis pâteux profonds qui s’écoulent avec souplesse mais aussi avec volume. Le corsage ajusté de sa robe contraste avec le drapé dynamique de la cape, qui s’écoule en diagonale, passant de plis en cuvette arrondis à un pli longitudinal plus anguleux. Ceux-ci deviennent plus serrés vers l’ourlet et reprennent une expression pâteuse, où le manteau se gonfle autour des pieds de Marie. C’est là que ses chaussures pointues apparaissent.

Le traitement habile du drapé par le maître sculpteur souligne non seulement la grâce de la figure, mais capture également les préférences stylistiques de l’époque. L’alternance de tension et de douceur dans le drapé du tissu contribue à la vivacité de la Madone et ancre le thème sacré de cette image de grâce dans une forme tangible et humaine.

Comparer

Une sculpture apparentée est la Vierge dite d’Altenberg, datant d’environ 1334, conservée au Bayerisches Nationalmuseum de Munich (L 81/57). L’expression souriante de Marie, la communication entre la mère et l’enfant et les rides sont particulièrement comparables. Il faut souligner ici surtout le liseré posé presque à plat sur le sol, qui résulte d’un pli longitudinal diagonal partant des genoux de la mère. Cependant, d’autres points de vue apparaissent dans le détail de la coiffure et dans le degré d’échange intime entre la mère et l’enfant. Dans la Madone d’Altenberg, Jésus n’est que légèrement tourné vers sa mère, la main droite vaguement tendue dans sa direction.

Une attention plus intime est visible dans la « Madone de Milan », stylistiquement très proche, qui a été réalisée entre 1300 et 1322 par l’un des maîtres de l’atelier de construction de la cathédrale de Cologne. Alors que la Madone d’Altenberg est encore représentée comme une Vierge en trône mise en scène, celle de Cologne est une image courtoise de Marie qui occupe une place importante dans la cathédrale de Cologne en tant qu’image miraculeuse de la grâce. Selon Robert Suckale, elle peut être considérée comme une « référence » de la sculpture gothique en raison de son style maniériste d’inspiration française. Dans une attitude majestueuse très similaire, Marie est représentée avec l’Enfant sur le bras gauche, qui se tourne vers elle avec le geste de la parole. Bien que les plis soient ici plus petits et plus riches, cette draperie correspond à celle du personnage présenté ici dans la conception supérieure d’une succession de plis en cuvette, d’une transition vers des plis en diagonale et d’un aboutissement dans des bordures posées à plat. Les visages souriants et les échanges de regards tendres entre la mère et l’enfant sont particulièrement comparables. Cependant, dans la représentation de la Vierge présentée ici, Jésus est entièrement tourné vers sa mère, voire détourné du spectateur, dans une attitude active et agitée, dans un dialogue insistant avec Marie.

Accent sur l’intimité

Cette sculpture se caractérise par la représentation du lien intime entre Marie et l’enfant Jésus. L’interaction dynamique entre les personnages marque un net changement par rapport aux représentations plus statiques et hiérarchiques de la Vierge et de l’Enfant des époques précédentes. Leur interaction directe – caractérisée par des gestes vifs, une posture en mouvement et une expression faciale insistante – donne un sentiment de chaleur et d’attachement personnel. Cette profondeur émotionnelle fait de l’œuvre non seulement une œuvre d’art de qualité exquise, mais aussi une représentation de la dévotion profonde qui invite le spectateur à réfléchir sur l’aspect humain de la relation divine dans cette image de la grâce.

Littérature

Cat. d’exposition. Museum Schnütgen, 04.11.2011-26.02.2012 : Splendeur et grandeur du Moyen Âge. Chefs-d’œuvre de Cologne provenant des grandes collections du monde, Munich 2011.

Ulrike Bergmann, Les figures des piliers du chœur de la cathédrale de Cologne. Nouveaux indices dans un vieux cas d’histoire de l’art, dans : Wallraf-Richartz-Jahrbuch 75 (2014), p. 7-36.

Renate Eikelmann (éd.), Bayerisches Nationalmuseum. Handbuch der kunst- und kulturgeschichtlichen Sammlungen (Manuel des collections d’art et d’histoire culturelle), Munich 2008.

Ulrich Söding, Belles madones. Standbilder und Sitzfiguren, Munich 2008.

Robert Suckale, L’art en Allemagne. De Charlemagne à nos jours, Cologne 1998.

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Sculpture en Bois Moyen Âge

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