Par Galerie Nicolas Lenté
Mobilier, Tableaux et Objets d'Art de la Haute Epoque au XVIIIe
Vierge à l’Enfant
Atelier de Pieter Coecke Van Aelst (Aelst, 1502- Bruxelles, 1550)
Epoque XVIe siècle
Huile sur panneau de chêne chantourné
Dimensions : h. 71,5 cm, l. 48,5 cm
Encadrement d’époque postérieure en bois de chêne mouluré
Dimensions : h. 88 cm, l. 64,5 cm
Notre séduisant panneau présente une Vierge à l’Enfant lisant un feuillet de parchemin.
La Vierge au premier plan occupe presque toute la surface. Cet effet très rapproché impose sa présence et crée une proximité avec le spectateur.
Marie est assise dans un intérieur près d’une fenêtre, devant un large rideau, le coude adossé à un entablement en pierre. Elle tient dans ses mains un parchemin aux écritures gothiques qu’elle est en train de lire. La Vierge tient l’Enfant Jésus dénudé partiellement couvert dans les linges dans ses genoux.
L’enfant, regarde tendrement sa mère en levant son bras droit dans sa direction, tandis que sa main gauche tient une pomme rouge, ...
... symbole du péché originel et faisant allusion à sa mission de futur Rédempteur.
La Vierge est richement vêtue et enveloppée d’étoffes aux couleurs vives allant de jaune-orange et rouge au bleu de la robe. Son visage juvénile, aux traits symétriques, le nez droit, une fossette sur le menton, les yeux pudiquement baissés. Ses cheveux d’un blond vénitien aux mèches ondulées sont divisées par une raie médiane et partiellement cachées par un turban retenu par un diadème serti de perles, une longue boucle est ramenée sur le devant de l’épaule.
Son chemisier en voile blanc transparent est également brodé de perles.
Par l’ouverture dans la maçonnerie nous apercevons un village flamand.
Le thème de la Vierge lisant se rattache à l’épisode du « repos pendant la fuite en Egypte », avec un fond de paysage évoquant la campagne flamande qui apparait par la fenêtre.
La Vierge lit un feuillet de parchemin sur lequel est écrit un texte religieux en latin, déchiffrable sur certaines versions, où il est question de « notre père Abraham »
Notre composition dérive d’une œuvre disparue de Jan Gossaert (Maubeuge ? vers 1478-Middelburg ou Breda 1532).
Pieter Coecke Van Aelst et son atelier ont repris la composition de l’œuvre originale de Gossaert et en ont produit plusieurs exemplaires dont les variations se concentrent sur les fonds (paysage ou un intérieur) ou sur certains détails du costume de la Vierge. Presque tous les panneaux sont trilobés dans le haut.
Œuvres en rapport :
• Par Pieter Coecke Van Aelst, huile sur panneau : 82,5 x 63 cm, Musée Curtius, Liège
• Par Pieter Coecke Van Aelst, huile sur panneau : 84,8 x 63,8 cm, Vente Christie’s Londres, 8 décembre 2005
• Atelier de Pieter Coecke Van Aelst, huile sur panneau : 64,5 cm x 46 cm, Vente Artcurial paris, 13 décembre 2011
Plusieurs autres versions (sans illustrations) sont mentionnées dans le catalogue raisonné de l’artiste par Georges Marlier.
Bibliographie : G. Marlier, La Renaissance flamande, Pierre Coeck d’Alost, Brussels, 1966
Biographie:
Pieter Coecke van Aelst, ou Pieter Coeck d'Alost, né le 14 août 1502 à Alost et mort le 6 décembre 1550 à Bruxelles, est un peintre et architecte-scénographe flamand. Il fait son apprentissage à Bruxelles sous la direction de Bernard van Orley. Il accomplit un séjour en Italie entre 1521 et 1525, où il découvre les chefs-d'œuvre de l'Antiquité. À son retour d'Italie en 1527, il s'installe à Anvers, où il travaille chez Jan Van Dornicke, puis épouse sa fille, héritant de l'atelier de son beau-père à la mort de celui-ci. Ses ateliers jouiront d'une grande renommée : gravure, sculpture, scénographie pour le théâtre, peinture sur vitrail, dessins pour la tapisserie et la joaillerie, tous les arts plastiques y seront mis en œuvre. Hans Vredeman de Vries et bien d'autres collaboraient à la production. Coecke van Aelst forme également Pieter Brueghel l'Ancien, qui épousera sa fille.
En 1539, il entreprend d'éditer une traduction en langue néerlandaise de l'Architettura de Sebastiano Serlio. Charles Quint le nomme peintre de la cour peu avant sa mort..
Pieter Coecke se rattache à la guilde des romanistes et à l'école d'Anvers, qui associe au réalisme et à la précision des artistes des Flandres, le sens de la mise en scène d'un Léonard de Vinci, par exemple dans La Cène de 1531. Sa conception méthodique de l'art italien de la Renaissance en facilite la diffusion dans les Pays-Bas méridionaux. Quoiqu'il dirigeât un atelier très actif et rentable, il ne reste que très peu d'œuvres de sa main, car une partie d'entre elles disparaît sous les coups des iconoclastes calvinistes.
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