Par Baptiste Jamez Fine Art
Mobilier, objets d'art et tableaux du XVIIIe siècle - Orfèvrerie
Grande verseuse en argent massif de forme ovoïde reposant sur trois pieds griffes en pattes de panthère à attaches feuillagées, le bec verseur à tête de panthère. Le corps et le couvercle sont ornés d'un ruban guilloché et d'une frise de palmettes. La prise du couvercle en fruit grenu repose sur une terrasse de palmettes.
Porte un monogramme dans un écu surmonté d'une couronne de fleurs, en cadré de lauriers relié par un noeud de ruban et orné d'une légion d'honneur couronnée, probablement gravé dans les premières années du XIXe siècle.
Poinçons
• Poinçon de l'Association des Orfèvres (1794-1797).
• 1er coq Paris "marque A", poinçon d'argent 1er titre utilisé uniquement pour l'année 1798.
• Moyenne garantie de Paris "en miroir".
• Poinçon d'orfèvre : "A.G un poignet tenant un cœur", pour Antoine GUILLEMIN (insculpation en 1784).
Poids net : 824 grammes.
Une verseuse du modèle identique mais plus petite et légère par Antoine ...
... GUILLEMIN vendue chez Sotheby’s le 10 juin 2004 [1].
Le poinçon 1er coq sur lequel figure la lettre A est une spécificité du XVIIIe siècle. Cette marque fut longtemps attribuée à l'an V du calendrier révolutionnaire, correspondant aux années 1796 et 1797 du calendrier grégorien, et appelée "poinçon de l'an V", notamment par Tardy. Des recherches récentes indiquent cependant que ce poinçon n'a été utilisé que pendant une année, en 1798.
Cette pièce comporte également le rare poinçon de moyenne garantie de Paris "en miroir". Il s'agit d'une marque dont le numéro 85, indiquant Paris, est en miroir. Cette marque en miroir est considérée comme étant l'œuvre d'un ou de plusieurs graveurs inexpérimentés à la Monnaie dans la période post-révolutionnaire immédiate. L'erreur est rapidement corrigée après 1798.
La présente du poinçon de l'Association des Orfèvre et de ces deux poinçons permet de déduire que cette pièce a été réalisée entre les années 1794 et 1797, puis poinçonnée en 1798 avec le nouveau poinçon de garantie au 1er coq.
Antoine GUILLEMIN, 1784-1803.
Antoine GUILLEMIN est reçu maître-orfèvre pour Paris le 18 décembre 1784. Installé au 316 rue du Doyenné à Paris, il exercera jusqu'en 1803.
N° préfecture : 569. N° de Garantie : 1008.
MUSÉES, INSTITUTIONS PUBLIQUES ET OBJETS CLASSÉS
• ÉGLISE SAINT-MARTIN, NOYANT, Ciboire, argent, argent doré, Paris 1798-1803, inscrit Monument Historique le 07 juin 2005.
• ÉGLISE PAROISSIALE SAINT-MEDARD, ALOXE-CORTON, Patène, argent doré, Paris 1801-1803.
• CHAPELLE SAINT-JULIEN, SAINT-SERVANT, Calice, argent et argent doré, Paris 1798-1803.
BIBLIOGRAPHIE
• BOIVIN Jean, Les Anciens orfèvres français et leurs poinçons, Paris, 1925.
• DOUËT S. P., Tableau des symboles de l’orfèvrerie de Paris, Paris, 1806 (p.139).
• NOCQ Henri, Le Poinçon de Paris : Répertoire des maîtres-orfèvres de la juridiction de Paris depuis le Moyen-âge jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, H. Floury, Paris, 1926.
[1] IMPORTANTE ORFÈVRERIE EUROPÉENNE, Sotheby's Paris, 10 juin 2004, lot 28.